Un navire chinois s’est emparé jeudi soir d’un drone sous-marin appartenant à la marine américaine, qui évoluait à quelque 50 milles marins au large des Philippines, a affirmé vendredi le Pentagone, une action risquant de tendre la situation dans ces eaux très disputées.
Cette sonde était utilisée pour mesurer la salinité et la température de l’eau, des informations cruciales pour la flotte des sous-marins américains, a assuré Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone.
« La Chine et les Etats-Unis utilisent les canaux militaires pour gérer cette affaire de façon appropriée », a indiqué le ministère chinois des Affaires étrangères dans un bref communiqué transmis à l’AFP.
L’incident est survenu au moment où l’équipage civil du USNS Bowditch, un navire océanographique, retirait de l’eau deux sondes. Un bateau chinois spécialisé dans le soutien et le secours aux sous-marins a attrapé l’un des deux engins, selon les autorités américaines.
Un autre porte-parole du Pentagone, Peter Cook, avait accusé la Chine d’avoir agi illégalement et appelé Pékin à « rendre (le) drone sous-marin immédiatement ».
Le journal chinois Global Times, réputé proche du pouvoir, a cité samedi une « personnalité militaire ayant connaissance du dossier côté chinois » affirmant que le drone a été saisi car il s’agissait d’un « engin non identifié ». « Afin d’éviter tout problème de sécurité en matière de navigation, (le navire chinois) a procédé à l’identification et à la vérification de l’engin. »
Cet incident survient dans un contexte tendu entre la Chine et le futur président américain Donald Trump, qui doit entrer en fonctions le 20 janvier. Le milliardaire républicain a multiplié les déclarations contre Pékin, menaçant notamment de mettre un terme à la reconnaissance de la « Chine unique » en se rapprochant de Taïwan, ou encore accusant la Chine de manipuler son taux de change.
L’affaire devrait également tendre un peu plus la situation en mer de Chine méridionale. Pékin revendique cette zone maritime stratégique au nom de « raisons historiques », mais des pays riverains y ont des prétentions rivales. Washington a plusieurs fois envoyé des navires de guerre à proximité d’îlots contrôlés par la Chine, au nom de la « liberté de navigation ». Pékin juge les passages américains « délibérément provocateurs ».