Alex Thomson revient sur Armel Le Cléac’h

Beyou au Horn cet après-midi

Un pour qui tous les feux sont au vert, c’est Jérémie Beyou. Le skipper de Maître CoQ n’est plus qu’à 150 milles du cap Horn, qu’il va doubler à la troisième place dès cet après-midi. Qui l’eut cru voilà un mois, quand il se débattait avec ses problèmes pour recevoir la météo – entre autres – et qu’il se plaignait de devoir naviguer « à l’ancienne » ? Jérémie Beyou a ce matin plus de 800 milles d’avance sur Jean-Pierre Dick. On voit depuis 72 heures, avec l’exemple Le Cléac’h/Thomson, que c’est loin d’être une assurance tous risques. Mais le matelas est tout de même relativement confortable, même si Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) puis le tandem Yann Eliès-Jean Le Cam sont relativement véloces eux-aussi ce matin. Tout va bien également au milieu du Pacifique pour Louis Burton (Bureau Vallée), bien calé dans un flux de Nord modéré le long de la ZEA. Environ 800 milles derrière lui le Hongrois Nandor Fa (Spirit of Hungary) est toujours 8e mais un peu moins rapide (12 nœuds), à cause d’une petite zone de transition qui perturbe son vent d’Ouest.

Gare à la tempête

L’autre grande question du jour est la formation en cours de la grosse tempête dans le Sud de la Nouvelle-Zélande. Celle-ci génère déjà des vents de plus de 50 nœuds, avec des craintes de rafales comprises entre 60 voire… 80 nœuds. Un monstre météorologique qui sépare ce matin Conrad Colman (Foresight Natural Energy, 9e) du peloton. Conrad Colman navigue juste en avant de cette effrayante dépression et il doit absolument garder le plus de vitesse possible pour échapper au plus fort du vent et de la mer. C’est ce qu’il tente, à 13 nœuds en ce moment. Lui qui déclarait avant l’Indien aimer le gros temps et s’y sentir à l’aise, il risque d’être servi… en espérant encore une fois qu’il réussisse à échapper par l’Est au plus fort du phénomène.
Sur l’autre versant de cette même tempête, côté Ouest, le groupe des six qui constitue maintenant le peloton du Vendée Globe a pu remettre de la toile après avoir copieusement ralenti, justement pour laisser passer « la baston » devant eux. Cela a notamment permis à Fabrice Amedeo de bien revenir dans le match : le skipper de Newrest-Matmut a refait la quasi totalité de son retard et pointe désormais à la 14e place, intercalé entre l’Américain Rich Wilson (Great American IV) et le Suisse Alan Roura (La Fabrique). Problème toutefois : Fabrice Amedeo a été obligé de sacrifier son gennaker, coincé en tête de mât. Il est monté et n’a eu d’autre choix que le larguer. Dans ce même groupe qui attaque la traversée du Pacifique en arrière de la tempête, Eric Bellion (CommeUnSeulHomme) a chipé la 10e place à Arnaud Boissières (La Mie Câline), alors que l’Irlandais Enda O’Coineen (Kilcullen Team Ireland) émarge en 12e position à 5740 milles du leader.
Mille milles derrière lui, Didac Costa (One Planet One Ocean, 16e) a couvert 304 milles ces dernières 24 heures, dans la bonne moyenne de la flotte. On ne peut pas en dire autant de Pieter Heerema (No Way Back). Pour tenter de trouver une solution à ses problèmes de pilote automatique, le Néerlandais temporise dans les grandes largeurs : seulement 53 milles vers le but pendant la dernière journée ! Pieter ne veut pas s’attaquer au Pacifique sans avoir résolu ses soucis. Cela fait les affaires de Romain Attanasio qui engrange deux bonnes nouvelles en même temps ce matin : d’abord il vient de franchir la longitude du cap Leeuwin à la pointe Sud-Ouest de l’Australie – en 50 jours et 14 heures, soit 22 jours après Armel le Cléac’h – ensuite il chipe la 17e place à Pieter Heerema. Celui-ci se retrouve avant-dernier, une centaine de milles seulement – 113 pour être exact – devant TechnoFirst-faceOcean, le bateau de Sébastien Destremau.

Marine & Oceans
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La revue trimestrielle MARINE & OCÉANS est éditée par la "Société Nouvelle des Éditions Marine et Océans". Elle a pour objectif de sensibiliser le grand public aux principaux enjeux géopolitiques, économiques et environnementaux des mers et des océans. Informer et expliquer sont les maîtres mots des contenus proposés destinés à favoriser la compréhension d’un milieu fragile.   Même si plus de 90% des échanges se font par voies maritimes, les mers et les océans ne sont pas dédiés qu'aux échanges. Les ressources qu'ils recèlent sont à l'origine de nouvelles ambitions et, peut-être demain, de nouvelles confrontations.

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