Baptisée « Floatgen », cette éolienne de 80 mètres de diamètre, équipée d’une turbine de 2 mégawatts, devrait être remorquée à l’automne sur le site d’expérimentation en mer Sem-Rev, situé à 20 km des côtes, puis raccordée au réseau électrique et mise en service pour une expérimentation de deux ans, ont indiqué trois des partenaires de ce projet européen lors d’une visite du chantier de construction.
Il s’agira de la première éolienne en mer française, et le septième démonstrateur d’éolienne flottante au monde, une filière émergente en pleine expansion, a précisé Paul de la Guérivière, PDG d’Ideol, la société qui brevette et développe la fondation flottante, coordinatrice du consortium.
« Il y a plus de 3.000 éoliennes en mer en exploitation aujourd’hui dans le monde et aucune en France. (…) La France a raté le coche de l’éolien posé, et au final c’est une éolienne flottante qui sort en premier », s’est réjoui le PDG d’Ideol, qui se présente comme l’un des leaders mondiaux dans l’éolien flottant.
Les éoliennes flottantes permettent notamment de s’affranchir de la contrainte de profondeur et, étant plus éloignées des côtes, de réduire l’impact visuel.
En forme d’anneau carré, permettant une meilleure stabilité à moindre coût, le flotteur de l’éolienne « Floatgen » est constitué d’une coque en béton, un matériau « trois fois plus léger que l’acier », habituellement utilisé dans les projets concurrents, a souligné Nicolas Jestin, directeur commercial de Bouygues Travaux Publics.
Le flotteur sera par ailleurs maintenu sur le site à l’aide de deux lignes d’ancrage à l’avant et de quatre à l’arrière, en nylon, une fibre synthétique élastique et non sujette à la corrosion.
Une fois sur site, des tests seront menés en conditions réelles pendant deux ans. « On va tester la résistance des ancrages, la stabilité de la plateforme, sa capacité à résister aux tempêtes et aux effets de la houle. Et si tout va bien, l’énergie produite pourra alimenter 2.000 à 5.000 foyers », a mis en avant Arnaud Poitou, directeur de l’Ecole centrale de Nantes, concessionnaire du Sem-Rev.
Le projet, lancé en 2013, a coûté 25 millions d’euros.
asl/hdu/mm/pre
BOUYGUES