Le bateau, une barque à deux niveaux, était parti vendredi soir de Libye avec 180 personnes à bord, dont environ 70 femmes ainsi des enfants, essentiellement Erythréens, Ethiopiens et Somaliens.
Au bout de quatre heures de navigation, le premier moteur s’est cassé, puis le second peu après et l’embarcation a rapidement pris l’eau, avant de chavirer.
« Tous ont fini à l’eau, ils s’agrippaient les uns aux autres et aux morceaux du bateau qui flottaient encore », a rapporté le HCR, qui a pu parler lundi soir avec les survivants, « bouleversés et épuisés », à leur arrivée au port sicilien de Trapani.
Pendant des heures, dans l’eau froide, les survivants, trois hommes et une femme, ont vu leurs compagnons d’infortune lâcher prise un à un.
L’un d’eux a raconté avoir tenté en vain de retrouver son épouse puis avoir partagé son gilet de sauvetage avec une Somalienne qui, à bout de forces, a finalement été emportée par les flots.
Les quatre survivants ont été sauvés samedi, à 30 milles nautiques de la Libye, par le Commandant Bouan, un patrouilleur français engagé dans l’opération Triton de l’agence européenne de contrôle des frontières Frontex, qui les a ensuite confiés au Siem Pilot, un navire norvégien également intégré au dispositif Frontex.
Le Siem Pilot est arrivé lundi soir à Trapani avec ces quatre survivants et 34 personnes secourues sur une autre barque, mais aussi avec quatre cadavres retrouvés sur les lieux du naufrage.
Ce naufrage porte à 226 le nombre de morts ou disparus cette année en Méditerranée, presque tous au large de la Libye, selon le HCR, tandis que plus de 2.300 migrants sont arrivés en Italie cette année, les aléas de l’hiver ne semblant pas décourager les départs.
En 2016, les autorités italiennes avaient enregistré plus de 181.000 arrivées, tandis que le HCR avait recensé plus de 5.000 morts ou disparus en Méditerranée.