Ces exécutions, les premières à Bahreïn depuis juillet 2010, ont entraîné d’importantes manifestations et ravivé les tensions entre la majorité chiite et le pouvoir sunnite qui inquiètent Washington depuis la répression d’un soulèvement en 2011.
Si le porte-parole du département d’Etat John Kirby a jugé que les « attaques contre la police (…) méritaient condamnation », il s’est dit aussi « préoccupé que ces exécutions se soient déroulées à un moment de regain de tensions à Bahreïn ».
Il a relevé « des allégations selon lesquelles les individus condamnés à mort avaient été victimes d’actes de torture et que les preuves retenues contre eux devant la cour avaient été en partie obtenues par des aveux forcés ».
« Nous continuons d’appeler toutes les parties à faire preuve de retenue et à oeuvrer à un climat qui permette le dialogue et la réconciliation », a plaidé M. Kirby, conformément à la position depuis des années de Washington à l’égard de Manama.
Bahreïn est le théâtre de manifestations et de violences depuis l’exécution des trois chiites dimanche.
Cela avait suscité l’indignation de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme qui ont dénoncé « un niveau de répression effrayant » dans ce petit pays du Golfe adossé à l’Arabie saoudite, et les critiques de l’Union européenne et du Royaume-Uni.
L’Iran, accusé par Bahreïn de soutenir les manifestants chiites, a également condamné ces exécutions.
Le secrétaire d’Etat américain sortant John Kerry s’était rendu de manière exceptionnelle en avril dernier à Manama où il avait jugé « essentiel » de « respecter les droits de l’homme ».