Le tout nouveau porte-parole de la présidence américaine, Sean Spicer, a assuré que Washington « protégerait ses intérêts » dans les eaux « internationales » de mer de Chine méridionale où Pékin contrôle des îles disputées.
« Si ces îles sont en fait dans les eaux internationales et ne font pas proprement dit parties de la Chine, nous ferons en sorte de défendre les (intérêts) internationaux pour qu’ils ne soient pas sapés par un autre pays », a averti M. Spicer, lors de son premier point de presse à la Maison Blanche.
Lors de son audition il y a deux semaines devant le Sénat américain en vue d’être confirmé, le futur secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson avait menacé de « signifier (à la Chine) que les constructions sur les îles devaient cesser et que (son) accès à ces îles ne sera plus permis ». La presse d’Etat chinoise avait dénoncé une idée « insensée » qui pourrait provoquer un « affrontement militaire ».
Pékin revendique la majeure partie de la mer de Chine méridionale, mais des nations riveraines (Philippines, Vietnam, Brunei, Malaisie) ont des prétentions concurrentes et contrôlent chacune plusieurs îlots de cette vaste zone.
Pour affirmer sa souveraineté, la Chine, comme d’autres pays voisins asiatiques, mène des travaux de « remblaiement » pour agrandir des îlots qu’elle contrôle. Elle y construit ensuite des ports, des phares, des pistes d’atterrissage et des infrastructures militaires, selon Washington et des experts militaires.
L’administration américaine précédente du président Barack Obama dénonçait depuis près de deux ans la « militarisation » par Pékin en mer de Chine méridionale, mais s’efforçait de ne pas trancher les conflits territoriaux en privilégiant un règlement diplomatique multilatéral.
Le gouvernement Obama avait toutefois envoyé à plusieurs reprises ses navires de guerre croiser près d’îlots contrôlés par Pékin, mais sans jamais avoir menacé de blocus cette zone maritime stratégique pour le commerce mondial.
En matière d’échanges commerciaux entre les deux premières puissances mondiales, le porte-parole de la Maison Blanche a reconnu que la Chine était « un grand marché pour les Etats-Unis », mais il a prévenu que le commerce devait « marcher dans les deux sens ».
D’après M. Spicer, le président Trump « comprend bien ce que représente le marché chinois et notre désir de mieux le pénétrer ».
« Mais il reconnaît qu’il y a beaucoup d’inquiétude sur la manière dont nous sommes traités quand nous entrons sur le marché chinois », a critiqué le responsable américain.
Lors de sa campagne et avant d’être investi le 20 janvier, M. Trump avait très souvent pris pour cible la Chine, qu’il s’agisse de ses échanges commerciaux avec les Etats-Unis, du niveau de sa monnaie ou de sa stratégie en mer de Chine méridionale.