« J’espère qu’aucune enseigne de distribution ne sera responsable de casse sociale et économique chez Delpeyrat ou un autre industriel », a déclaré vendredi Dominique Duprat, le directeur général adjoint de Delpeyrat, lors d’une conférence de presse.
« La situation économique est très critique car le coût de la matière première a flambé de 60% depuis le mois de mai dernier », or ces hausses « ne sont pas passées, ou peu, dans les tarifs lors des négociations avec la grande distribution, que ce soit pour 2016 comme pour 2017 ».
« Autant les distributeurs comprennent et partagent la situation sur le canard (touché par la grippe aviaire, NDLR) autant sur le saumon, alors que l’augmentation est de l’ordre de 5 euros par kilos depuis 18 mois, nous vendons selon les enseignes entre 1 à 2 euros de plus le kilo », et la perte se compte en « millions d’euros », a-t-il poursuivi.
Concernant le climat des négociations, M. Duprat a estimé « honteux que dans ce cadre là, certains nous envoient des courriers de déréférencement pour essayer de nous faire plier ».
Le directeur général adjoint a évoqué l’option de « réduire les volumes » et expliqué que des produits de marque de distributeur que l’entreprise devait lancer au 1er janvier ne sortiront pas car « nous refusons de démarrer aux conditions tarifaires actuelles ».
Le prix moyen de la matière première a bondi de 50 à 60% entre 2015 et 2016, une hausse qui s’accélère ces derniers mois, avec la pression croissante de la demande mondiale en saumon. Le prix de la matière première pèse pour 60% à 80% du coût de production d’un saumon fumé.
La pression est d’autant plus importante sur les coûts que l’offre mondiale est à la baisse.
La production chilienne, notamment, deuxième plus importante au monde, a subi début 2016 les ravages d’une micro-algue ayant entraîné une mortalité en élevage, ce qui a réduit les perspectives de production de 30% sur la saison 2016-2017, aggravant le déficit mondial en saumon,