Des spécimens de carpe de roseau (Ctenopharyngodon idella), l’une des quatre espèces de carpes asiatiques, ont été capturés entre 2013 et 2016 dans les lacs Michigan, Erié et Ontario, a indiqué le ministère citant une étude scientifique réalisée par des agences des gouvernements canadien et américain.
Très vorace, pouvant peser 45 kilos et atteindre 1,5 mètre de long, la carpe de roseau a une « incidence extrêmement grave sur l’écosystème » des Grands lacs en raison de sa « capacité à supplanter les espèces indigènes en matière d’espace et de nourriture et en l’absence de prédateurs naturels », selon un communiqué du ministère.
Cette espèce peut consommer chaque jour l’équivalent de 40% de son poids en végétation aquatique.
Originaire d’Eurasie, la carpe de roseau a été introduite aux Etats-Unis au début des années 1960 pour le contrôle biologique de la végétation aquatique. En s’échappant dans le fleuve Mississippi, l’espèce aurait ensuite gagné le lac Michigan, vraisemblablement à hauteur de Chicago, en pénétrant par un canal liant ces deux systèmes, estime l’étude.
Elle aurait été introduite par mégarde dans le lac Erié.
« Les conséquences écologiques de la présence des carpes de roseau dans la plupart des zones du bassin des Grands lacs pourraient s’avérer très graves d’ici les 50 prochaines années », notamment pour les marécages.
Le Canada et les Etats-Unis se serviront du rapport pour orienter leurs décisions concernant les activités de gestion et de prévention liées à la carpe de roseau, a précisé le ministère.
Quatre des cinq Grands lacs (Supérieur, Huron, Erié et Ontario) chevauchent la frontière canado-américaine, le lac Michigan étant le seul situé exclusivement en territoire américain.