Les frères kényans Baktash et Ibrahim Akasha, l’Indien Vijaygiri Goswami et le Pakistanais Gulam Hussein avaient été arrêtés en novembre 2014 au terme d’une enquête sous couverture de l’Agence de contrôle des stupéfiants américaine (DEA), qui a duré huit mois.
« Ils ont été déportés la nuit passée sur un vol charter privé et nous nous attendons à ce qu’ils comparaissent aux Etats-Unis pour trafic de drogue », a déclaré à l’AFP un haut responsable de la police kényane, sous couvert d’anonymat.
L’extradition a également été rapportée par les médias locaux.
Les côtes est-africaines, peu surveillées, occupent une place de plus en plus importante dans le trafic international d’héroïne. Et les autorités américaines pensent que l’organisation des frères Akasha est un maillon fondamental de la chaîne d’approvisionnement reliant les champs de pavot afghans aux rues européennes et américaines.
L’acte d’accusation américain décrit Baktash Akasha comme le « leader d’une famille du crime organisé au Kenya », son petit frère Ibrahim comme son « adjoint », M. Hussein comme « le chef d’un réseau de transport distribuant des quantités énormes de narcotiques à travers le Moyen-Orient et l’Afrique », tandis que M. Goswami « gère les activités liées à la drogue de l’organisation Akasha ».
Ils sont accusés d’avoir conspiré en vue d’importer de l’héroïne blanche pure au prix plancher de 10.000 dollars le kilo (9.100 euros).
L’acte d’accusation américain révèle également qu’Ibrahim Akasha aurait personnellement livré 99 kilos d’héroïne et 2 kilos d’amphétamines à des agents infiltrés. Les rencontres et conversations ont été enregistrées.
Les autorités américaines pensent que les deux frères ont repris les activités de leur défunt père, un ancien baron de la drogue kényan tué en mai 2000 à Amsterdam. Un cycliste lui avait tiré dessus à quatre reprises alors qu’il se promenait avec sa femme sur Bloedstraat – littéralement la rue du Sang – dans le Quartier Rouge.
L’extradition des quatre hommes, qui bénéficiaient d’une liberté sous caution, a fait l’objet d’une bataille juridique de plus de deux ans. Leur avocat Cliff Ombeta a clamé leur innocence mardi et affirmé ne pas savoir où les quatre hommes se trouvent.