Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a assuré jeudi aux pêcheurs français, « piliers historiques de notre économie maritime », qu’il veillerait à ce que leurs intérêts soient « intégralement » préservés après le Brexit.
Les pêcheurs français craignent que la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne ne remette en cause leur droit d’aller pêcher à proximité des côtes britanniques.
« Bien sûr je connais les inquiétudes que leur inspire aujourd’hui la perspective du Brexit. Mais je veux les assurer que nous ferons preuve de la plus grande vigilance afin que les discussions qui vont s’engager avec le Royaume-Uni préservent intégralement leurs intérêts », a déclaré le chef du gouvernement français.
« Il y a là pour la France un sujet qui est non négociable et je l’exprimerai avec le plus grande netteté à l’occasion de la rencontre que j’aurai avec la 1ère Ministre Theresa May d’ici 10 jours », a-t-il ajouté à l’issue d’une visite au salon européen Euromaritime des professionnels des industries maritimes et fluviales, à Paris.
« Nous sommes rassurés par les propos de Bernard Cazeneuve », a réagi Hubert Carré, directeur du comité national des pêches.
« Ce qu’on souhaite, c’est que la France n’attende pas le déclenchement de l’article 50 (qui permet l’ouverture des négociations pour la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE, ndlr) pour défendre les intérêts de la pêche française », a-t-il ajouté.
A l’automne 2016, les pêcheurs français ont accusé leurs homologues britanniques de pêcher la coquille Saint-Jacques dans les eaux françaises en contournant les accords.
Le comité national des pêches français (CNPMEM) s’était insurgé contre la « razzia », le « pillage organisé » des pêcheurs britanniques dans les eaux françaises sur ces crustacés.
Ce problème est depuis « rentré dans l’ordre », a indiqué Hubert Carré, pour qui les enjeux sont beaucoup plus larges: « le Brexit, c’est vraiment important pour les pêcheurs français ».
Le salon Euromaritime a accueilli 250 exposants français et européens et environ 5.000 visiteurs entre mardi et jeudi.
Outre Bernard Cazeneuve, la ministre du Travail Myriam el Khomri, le secrétaire d’Etat à l’Industrie Christophe Sirugue, les candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon s’y sont rendus.