« L’industrie des services maritimes traverse la crise la plus aiguë de ces 40 dernières années du fait du fort ralentissement de l’activité pétrolière offshore » (en mer, NDLR), a commenté le PDG du groupe parapétrolier, Jacques de Chateauvieux, jeudi dans un communiqué.
L’an dernier, la perte nette a plus que triplé à 279,6 millions d’euros, pénalisée également par une dépréciation dans le segment de l’offshore profond.
L’Ebitdar ajusté (excédent brut d’exploitation hors loyers coque-nue et plus-values) a chuté de 30,1% à 383 millions d’euros, faisant ressortir une marge opérationnelle ajustée de 34,7% (-3,4 points), en deçà de l’objectif affiché.
Le résultat opérationnel est tombé dans le rouge (-175,3 millions contre +47,8 millions) pour un chiffre d’affaires en recul de 23,2% à 1,02 milliard d’euros.
A 10H43 (09H43 GMT) à la Bourse de Paris, l’action Bourbon chutait de 6,25% à 11,10 euros, dans un marché en hausse de 0,81%.
« Fortement marqué par un environnement dégradé, Bourbon affiche des résultats en forte baisse qui s’inscrivent en deçà des attentes du consensus », observe dans une note le courtier Gilbert Dupont.
Néanmoins, « si les objectifs de résultats n’ont pu être tenus, compte tenu de l’environnement, le groupe est parvenu à maintenir un flux de trésorerie disponible positif de 64,7 millions d’euros en 2016, conformément à son objectif, aidé par la fin des lourds programmes d’investissements », ajoute-t-il.
– ‘Signaux positifs’ –
Comme les autres entreprises parapétrolières, Bourbon subit de plein fouet la pression des compagnies pétrolières, obligées de tailler dans leurs dépenses face à l’effondrement des cours du brut en raison d’une offre excédentaire.
Malgré des hoquets, et après un point bas sous les 30 dollars le baril en janvier 2016, les cours se sont redressés autour de 50 dollars depuis la conclusion à l’automne d’un accord de limitation de la production par l’Opep et d’autres gros pays producteurs comme la Russie.
Même si les prix restent inférieurs de plus de moitié à leur niveau de mi-2014, leur raffermissement laisse entrevoir un léger regain d’activité, les majors étant dans la nécessité de maintenir leur niveau de production et de renouveler leurs réserves pour assurer leurs revenus futurs.
« Des signaux positifs de relance des investissements (en) exploration-production sont maintenant perceptibles, en particulier dans l’onshore » (terrestre, NDLR), a indiqué Bourbon.
« Une reprise progressive des travaux de maintien de production et de maintenance sur les champs existants se profile pour les prochains trimestres », a précisé le groupe, ce qui devrait profiter aux segments Subsea et Crew boats.
– Réduction des coûts –
Pour l’offshore, où les investissements restent à des niveaux faibles, la reprise sera plus tardive: « fin 2017 et en 2018 », a-t-il ajouté.
« En conséquence, les taux d’utilisation des navires supply offshore et continental resteront affectés pendant les trimestres à venir », a déclaré le PDG lors d’une conférence téléphonique, disant vouloir poursuivre les efforts de réduction des coûts dans ce contexte.
Les analystes de Société Générale ont déploré dans une note « un objectif vague pour 2017 ».
Les coûts opérationnels et généraux ont diminué de 19% l’an dernier grâce à la poursuite du désarmement de navires privés de perspectives commerciales à court terme.
Les effectifs sont, eux, passés de 12.000 à mi-2014 à 9.000 actuellement, du fait de départs non remplacés et de suppressions de postes de personnels navigants engagés à durée déterminée, a expliqué le directeur général délégué, Christian Lefèvre, qui a dit tabler sur « un effectif stabilisé » en 2017.
Pour se donner de l’air, Bourbon a aussi annoncé début mars avoir réaménagé la majeure partie de son endettement financier, une fraction faisant encore l’objet de discussions à finaliser d’ici juin, selon Jacques de Chateauvieux.
Le dividende proposé au titre de 2016 est divisé par quatre à 25 centimes d’euros par action, payable en numéraire ou en actions.
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