« Nous souhaitons discuter de sécurité régionale, dont la question nucléaire nord-coréenne et celle des missiles balistiques de ce pays », a déclaré le ministre japonais des Affaires étrangères Fumio Kishida devant la presse avant des pourparlers avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
Sans évoquer nommément la Corée du Nord, M. Lavrov a souligné qu' »un grand nombre de sujets relatifs à la sécurité mondiale et régionale s’étaient accumulés », rendant ces entretiens « d’une très grande actualité ».
Les deux ministres ont été rejoints dans l’après-midi par leurs collègues de la Défense russe Sergueï Choïgou et japonaise Tomomi Inada pour la deuxième série d’entretiens à « 2+2 » depuis début novembre 2013.
Une conférence de presse était prévue à l’issue de cette réunion.
Pyongyang a tiré il y a deux semaines plusieurs engins en direction de l’archipel nippon, dont trois sont tombés au large d’une ville du nord du Japon peuplée de 29.000 habitants.
Tokyo s’inquiète du développement accéléré de missiles par le régime reclus dont les projectiles tombent depuis l’an dernier plus près des côtes japonaises.
– Oursins et ormeaux –
Les îles Kouriles du Sud (appelées « Territoires du Nord » par le Japon), au coeur d’un différend territorial entre Moscou et Tokyo depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, il y a 70 ans, sont aussi à l’ordre du jour. Cette question empêche la signature d’un traité de paix depuis la fin de ce conflit.
« Nous avons au cours de notre conversation échangé nos points de vue de manière franche et honnête au sujet des politiques de défense et des questions régionales, dominées par la situation nord-coréenne », a déclaré Mme Inada devant la presse après son entretien avec M. Choïgu et juste avant la réunion 2+2.
Selon l’agence de presse japonaise Kyodo, elle a « exprimé des inquiétudes au sujet de la présence militaire russe croissante sur les îles disputées ». « Elles sont partie intégrante de notre pays. C’est regrettable car (ce déploiement) va à l’encontre de notre position », a-t-elle déclaré, selon l’agence japonaise Jiji.
Le ministère russe de la Défense avait annoncé fin mai que la Russie avait pris des « mesures sans précédent » pour renforcer ses bases militaires dans la région Arctique et sur les îles Kouriles.
Les vices-ministres des Affaires étrangères des deux pays ont travaillé samedi à Tokyo sur la question du développement économique de ces territoires volcaniques. Les deux pays s’étaient entendus, pendant la visite au Japon du président russe Vladimir Poutine mi-décembre, sur la mise en place d’une réflexion en vue d’une coopération économique sur ces îles.
Les grands quotidiens japonais Nikkei et Mainichi rapportaient dimanche que les propositions japonaises de développement économique conjoint de ces îles comprenaient des croisières ainsi que l’élevage d’oursins, de coquilles Saint-Jacques et d’ormeaux.
M. Choïgou a de son côté critiqué la présence de systèmes américains de défense antimissiles balistiques sur le territoire japonais et déclaré à Mme Inada que ceux-ci pouvaient « perturber l’équilibre stratégique de la région Asie-Pacifique », selon Kyodo citant un responsable officiel japonais.