Alors que 250.000 personnes vivent en Guyane, la préfecture a comptabilisé respectivement 8.000 et 3.500 participants dans ces deux villes, les deux plus grandes du territoire.
La mobilisation a été qualifiée d' »historique » par des marcheurs. « Je n’ai jamais vu autant de monde sortir dans la rue », a remarqué l’un d’eux, alors qu’un autre confiait n’avoir « jamais vu une mobilisation d’un tel niveau ».
Dans Cayenne, l’avenue de Gaulle, qui mène au centre historique, était noire de monde à 10h00 (15h00 heure de Paris). Le cortège chantait. L’ambiance était bon enfant.
Beaucoup de drapeaux guyanais étaient brandis, ainsi que des banderoles reprenant le slogan « nou bon ké sa » – « ça suffit » en créole guyanais – qui a fleuri ces derniers jours sur les nombreux barrages installés dans les villes du territoire.
Les « 500 frères », un mouvement de citoyens créé récemment pour lutter contre « l’insécurité en Guyane », composé d’hommes toujours cagoulés, a ouvert le cortège, suivi d’un groupe amérindien.
« Nous voulons que l’Etat nous donne les moyens. Ca fait trop longtemps que ça dure, l’Etat doit reconnaître la population guyanaise », a affirmé une manifestante, quand un autre a réclamé un « plan de développement pour qu’il y ait du boulot pour tout le monde », « parce que ce n’est pas le cas et ça le sera de moins en moins ».
37 syndicats réunis au sein de l’Union des travailleurs guyanais (UTG) ont voté samedi à la quasi-unanimité en faveur d’une « grève générale illimitée » à partir de lundi.
La première journée de ce mouvement avait toutefois été marquée par une mobilisation très timide.