« Je considère que l’objectif est atteint, j’ai toujours dit lorsque STX a souhaité vendre les chantiers de Saint-Nazaire, je souhaitais que Fincantieri ne soit pas majoritaire que ce soit un actionnaire robuste au service d’un projet industriel et un actionnaire européen, nous y sommes », a déclaré David Samzun, lors d’un point presse à Saint-Nazaire.
« Ce qu’il faut retenir, c’est que l’Etat français pendant 20 ans à partir du moment où nous nous parlons aura le droit de veto sur toute modification de la structuration de ce pacte d’actionnariat. Aujourd’hui Fincantieri est minoritaire et l’Etat français est renforcé. On peut donc dire aujourd’hui que nous avons une visibilité en termes de commande, une stabilité, une robustesse en terme d’actionnariat », a-t-il ajouté.
A Saint-Nazaire, sur les chantiers de STX, les salariés exprimaient peu d’inquiétudes. Martial Pichon, embauché chez STX en décembre mais intérimaire depuis 28 ans, « s’interroge ». « Avant les chantiers, c’était 100% français, c’était à nous, c’était à Saint-Nazaire et puis petit à petit ça a été racheté par les Coréens, maintenant les Italiens, mais bon, ce n’est pas la première fois, il y a eu Aker Yards, il y a eu STX … Il n’y a plus qu’à attendre la suite des évènements en espérant que ça ne change rien pour nous ici ».
« Moi je n’ai pas de crainte spécifique. Si ça ne change pas notre façon de travailler, si on ne nous impose pas une autre façon de travailler et qu’on ne délocalise pas l’entreprise, pour moi ça ne change rien donc je souhaite que ça reste comme ça », poursuit le salarié.
Pour Quentin, en apprentissage chez STX, « que ce soit racheté par les Italiens ou par l’Etat français, ça reviendra au même, le travail sera toujours là ».
A la sortie du chantier, Jean-Paul, employé chez STX depuis 26 ans, est du même avis: « on a connu Aker Yards, on a connu les Coréens, ça ne s’est pas trop mal passé, on a toujours eu du travail, il y a eu des hauts et des bas mais là, on a quand même du travail pour 10 ans ».
Le maire PS de Saint-Nazaire a indiqué que les négociations ont abouti à des « garanties nombreuses ». « En termes d’emploi, en termes de préservation de nos bureaux d’étude, en termes d’investissement dans l’outil industriel, d’investissement dans la recherche (…) mais aussi les énergies marines renouvelables ».
« Vous avez devant vous un maire serein et qui dit à l’ensemble des salariés de STX mais aussi à tout le réseau de sous-traitance et globalement à l’économie locale, que nous connaissons aujourd’hui quelque chose que Saint-Nazaire n’a jamais connu: stabilité, carnet de commande, je crois qu’à Saint-Nazaire, ici, ça va mieux », s’est réjoui M. Samzun.
Le président du Conseil régional des Pays de la Loire et coordinateur de la campagne présidentielle de François Fillon, Bruno Retailleau (LR) s’est dit pour sa part « surpris de la hâte de l’Etat à conclure un accord avec Fincantieri », dans un communiqué.
« Il s’agit en effet d’un dossier hautement stratégique, et je ne pense pas que la proximité des élections présidentielles favorise une décision précipitée. En effet, l’actuel gouvernement n’aura pas à gérer les conséquences de son choix. L’arrivée aux côtés de Fincantieri d’un acteur bancaire italien, la Fundazione CR Trieste, a pour effet de donner aux italiens la majorité du capital », regrette M. Retailleau.
cor-amo-we/az
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