« L’amendement est dangereux car il remet en cause l’interdiction des subventions publiques à la construction qui existe en Europe depuis 2002, précisément pour lutter contre la surpêche », indique l’association dans un communiqué.
Les régions ultrapériphériques de l’Union européenne concernées par cet amendement sont situées en France (Guadeloupe, Guyane, Réunion, Martinique, Mayotte et Saint-Martin), au Portugal (Madère et les Açores) et en Espagne (Îles Canaries).
« Envisager l’accroissement de l’effort de pêche dans un contexte de surexploitation chronique des ressources marines et sans disposer d’un état des lieux de la santé des stocks de poissons et des écosystèmes ainsi que d’un panorama précis de l’effort de pêche déployé est insensé et irresponsable », estime Frédéric Le Manach, directeur scientifique de Bloom.
« Le principe de l’élimination des subventions néfastes s’est imposé comme l’une des façons les plus efficaces de lutter contre le fléau de la surexploitation des ressources marines », argumente l’ONG, en soulignant que l’un des objectifs de développement durable de l’Onu prévoit expressément d’interdire d’ici 2020 les subventions « qui contribuent à la surcapacité et à la surpêche ».
Bloom déplore en particulier la position d’une vingtaine de députés français qui s’apprêtent à voter en faveur de l’amendement.
L’association dit ne pas être surprise par « les élus Républicains qui s’assument anti-écolos et ne cachent pas leurs liens avec les lobbys industriels ». Mais elle déplore que dix parlementaires socialistes et deux Front de gauche soient sur la même position, « en décalage avec les annonces programmatiques » de Jean-Luc Mélenchon et de Benoit Hamon en faveur de l’écologie.
Les députés socialistes français vont-ils « répéter le vote de la honte de décembre 2013, lorsqu’il s’étaient opposés aux socialistes européens, et avaient rejeté l’interdiction du chalutage profond », interroge Bloom.