Le Pen défend sa vision de l’écologie avec un « Etat stratège » devant l’usine Altéo de Gardanne

Lors de ce court déplacement, auquel seuls quelques médias dont BFM et LCI avaient été conviés, Mme Le Pen n’est pas entrée sur le site, dont les portes étaient fermées, selon des ouvriers interrogés par l’AFP. Mme Le Pen s’est ensuite rendue sur un sentier forestier longeant une conduite d’évacuation de l’usine qui a rejeté pendant des décennies des « boues rouges » et dont les effluents, désormais davantage filtrés, sont toujours décriés par les riverains.

Elle s’est exprimée sur le chemin et face à un panorama en hauteur, avant de rejoindre l’aéroport de Marignane, a constaté l’AFP.

« On n’était pas du tout au courant » de ce déplacement, a déclaré à l’AFP Christian Merono, secrétaire FO du comité d’entreprise après avoir interrogé des collègues sur place. « On ne rentre pas comme ça dans cette usine, il y a des règles de sécurité », a-t-il précisé.

Alors qu’une source FN a affirmé à l’AFP que pour la candidate, « il n’était pas prévu de rentrer, surtout un dimanche », Mme Le Pen a répondu à la presse qu' »on est en période électorale, un certain nombre de pressions s’effectuent (…) ça nous perturbe pas plus que ça ».

Mme Le Pen avait déjà fait une brève visite surprise mercredi devant l’usine Whirlpool à Amiens, où l’autre finaliste de la présidentielle Emmanuel Macron, qui s’y était rendu peu après, avait reçu un accueil houleux avant de dialoguer longuement avec des salariés.

Considérant que la campagne du second tour permettait entre autres de « mettre en avant les problèmes environnementaux et sanitaires et de les relier au choix du modèle économique », Mme Le Pen a semblé vouloir envoyer un nouveau signal aux anciens électeurs de Jean-Luc Mélenchon, en défendant dimanche sa vision d’une « véritable écologie ».

Interrogée sur le cas de l’usine Altéo et du rejet de « boues rouges », Mme Le Pen a jugé que « l’Etat stratège doit agir en coopération avec l’entreprise, pour que ce ne soit pas l’emploi qui pâtisse de la protection environnementale mais qu’en même temps ce ne soit pas non plus les habitants qui pâtissent de la préservation de l’emploi ».

Interrogée sur le fait que l’Etat a déjà imposé une réduction des rejets polluants, la candidate a rétorqué que « l’Etat n’a pas agi, enfin très peu ». Et « l’Union européenne est surtout venue compliquer le dossier », selon cette eurodéputée, qui a concédé que l’UE « a posé de bonnes questions mais que l’Etat français aurait dû poser lui-même ».

Mme Le Pen a refusé de parler de « contraindre » l’entreprise à limiter ses rejets: « Pourquoi toujours parler de contrainte? Est-ce que la planification écologique ne vise pas à se mettre d’accord, et envisager un plan concerté entre l’Etat et l’entreprise ? »

Alteo, après 50 ans de rejets de « boues rouges » polluantes en Méditerranée, a obtenu fin décembre une nouvelle autorisation préfectorale et un délai de six ans pour mettre ses rejets liquides aux normes. L’usine a modifié ses procédés et ne rejette plus qu’un liquide filtré, qui a abouti, selon Alteo, à une réduction du flux de métaux rejeté de plus de 99%. Mais les opposants continuent de les considérer comme polluant.

La Commission européenne a récemment demandé des explications au gouvernement sur l’autorisation donnée à l’usine de rejeter des déchets dans le parc national des calanques de Marseille.

Plus tôt dans la matinée, la candidate FN a déposé, sans convier la presse, une gerbe devant une stèle à Marseille pour la journée nationale du souvenir des victimes de la déportation, selon le tweet d’un proche.

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