« L’ensemble des syndicats de la plateforme portuaire ont décidé de bloquer le port, en solidarité avec nos camarades de l’Energie et du CHAR (centre hospitalier Andrée Rosemon de Cayenne) », a expliqué à l’AFP Jules Florent, de l’UTG Dockers, joint par téléphone.
« Nos camarades sont en grève depuis plus d’un mois, a-t-il souligné, ce n’est pas une situation normale ». « Le blocage du port est entier. Il faut qu’on prenne conscience qu’on est tous concernés ».
Alors qu’un accord de fin de conflit a été signé le 21 avril pour lever les barrages qui paralysaient la Guyane, deux grèves sectorielles portées par l’Union des travailleurs guyanais (UTG) perturbent encore le centre hospitalier Andrée Rosemon de Cayenne (CHAR) et les services EDF.
Au centre hospitalier de Cayenne, une petite partie du personnel réclame des effectifs et du matériel supplémentaires, ainsi que de meilleures conditions de travail.
« La situation à l’hôpital est telle que personne n’a envie de tomber malade », a dénoncé M. Florent.
A EDF, les grévistes réclament notamment le comblement de « 84 postes vacants » et le « paiement des jours de grève ». Une partie d’entre eux occupe depuis plusieurs jours deux centres de pilotage du réseau électrique, et organise des coupures de courant, dénoncées par la direction d’EDF, qui a porté plainte en référé.
Mardi, près de 40% de la Guyane a été privée d’électricité pendant plusieurs heures par des grévistes, selon EDF.
« La direction a annoncé six créations de postes, c’est scandaleux », a dénoncé M. Florent, estimant que l’Etat, actionnaire au sein d’EDF, doit « intervenir » dans les négociations. « Le gouvernement doit prendre ses responsabilités dans ces deux conflits sectoriels », a-t-il ajouté.
Dans un communiqué, le président du Medef de Guyane Stéphane Lambert, a déploré mercredi que « de tels petits groupes d’hommes se permettent de décider qui pourra bénéficier de l’approvisionnement électrique ou bien, dans un autre domaine, d’isoler la Guyane par un blocage du port interdisant toutes livraisons de containers ».
« Comment admettre, dans un pays démocratique, qu’un tel petit groupe d’hommes poursuive son oeuvre méthodique de blocage de toutes activités économiques? », a-t-il ajouté, déplorant que « l’état de droit soit ainsi gravement bafoué et que les pouvoirs publics restent inertes ».
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EDF – ELECTRICITE DE FRANCE