Le ministre italien de l’Intérieur Marco Minniti avait remis lundi aux gardes-côtes libyens quatre vedettes réparées en Italie, dans le cadre de la coopération entre les deux pays dans la lutte contre l’immigration clandestine. Six autres vedettes devraient être remises à la Libye prochainement, selon le ministre italien.
« Ces vedettes ne sont pas équipées d’armes. Nous ne pouvons pas patrouiller avec, en présence de trafiquants de plus en plus armés », a déclaré au cours d’une conférence de presse Abdallah Toumia, un haut responsable de la marine et président de la Commission mixte libyo-italienne de lutte contre l’immigration clandestine.
« Nous avons demandé à l’Italie d’armer les vedettes », a-t-il ajouté, rappelant que son pays était toujours sous un embargo sur les armes imposé par l’ONU depuis la révolution de 2011 qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi.
« Avant la révolution, nous avions affaire à des trafiquants sans armes. Mais maintenant, nous traitons avec des bandes armées », a souligné M. Toumia.
L’officier libyen a par ailleurs appelé la communauté internationale à accélérer le rythme de rapatriement des migrants interceptés ou secourus en Méditerranée et refoulés vers la Libye.
Les migrants interceptés ou sauvés par les gardes-côtes libyens sont souvent détenus dans des centres de rétention en attendant leur rapatriement.
Jeudi encore, 120 migrants originaires d’Afrique sub-saharienne, dont 11 femmes et quatre enfants ont été sauvés par les gardes-côtes libyens au large de Garaboulli, à 60 km à l’est de Tripoli, après avoir été dépouillés du moteur de leur canot pneumatique par un groupe armé.
A l’ouest de la capitale, 463 migrants, dont 27 femmes et huit enfants, à bord d’une embarcation en bois, ont été secourus au large de la ville de Sabratah (70 km à l’ouest de Tripoli), a indiqué à l’AFP le général Ayoub Kacem, porte-parole de la marine libyenne.
Les migrants, dont le moteur de l’embarcation était en panne, sont originaires de Syrie, Maroc, Tunisie, Soudan, Egypte, Ghana et Bangladesh, a précisé le général Kacem.
Les passeurs de migrants clandestins profitent du chaos qui règne en Libye depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011. La plupart des départs ont lieu depuis l’ouest du pays, à destination de l’Italie située à 300 kilomètres.
Plus de 24.000 migrants sont arrivés de Libye en Italie pendant les trois premiers mois de l’année, selon le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU, contre 18.000 sur la même période en 2016.
L’année dernière, 181.000 migrants, un record, étaient parvenus en Europe via les côtes italiennes, dont 90% en provenance de Libye.