M. Duterte, qui a rencontré cette semaine en Chine le président Xi Jinping et le Premier ministre Li Keqiang, a déclaré qu’il avait décidé de faire état publiquement de ces menaces car il s’était vu reprocher dans son pays une attitude trop conciliante vis-à-vis des dirigeants chinois concernant ce litige.
« Je leur ai dit en face: c’est à nous, et nous avons l’intention de forer (pour rechercher du) pétrole », a déclaré le président philippin, révélant son intention de faire procéder à une exploration des ressources pétrolières dans cette zone convoitée.
« Ils m’ont dit: +d’accord, nous sommes amis. Nous ne voulons pas nous quereller avec vous. Nous voulons maintenir notre relation d’amitié. Mais si vous insistez sur cette question, nous irons jusqu’à la guerre+ », a-t-il ajouté.
Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, s’opposant aux prétentions rivales des Philippines et d’autres pays riverains (Vietnam, Brunei, Malaisie), qui contrôlent chacun plusieurs îles de cette zone stratégique.
La mer de Chine méridionale, un secteur clé pour le commerce maritime international, est depuis des décennies une zone potentielle de conflits militaires en raison de ces revendications concurrentes. Elle recèlerait de vastes réserves de gaz et de pétrole.
Dans un arrêt rendu en juillet 2016, la Cour permanente d’arbitrage de la Haye, saisie par le prédécesseur de M. Duterte, Benigno Aquino, avait jugé illégales les revendications de Pékin sur l’essentiel de cette mer. Mais Pékin avait ignoré cet arrêt et mis en garde Manille contre toute tentation d’y recourir pour appuyer ses revendications.
M. Duterte a pris le contrepied de Benigno Aquino, qui se heurtait de front à la Chine sur cette question, préférant chercher à améliorer les relations économiques, politiques et militaires avec Pékin.
A son retour de son voyage en Chine, il avait déclaré le 16 mai qu’il était prêt à des accords sur une exploration des ressources naturelles de la mer de Chine méridionale, conjointement avec la Chine et le Vietnam. Il avait souligné qu’il n’avait aucune intention de faire pression sur la Chine concernant l’arrêt de la Cour permanente d’arbitrage de la Haye.