Selon l’agence de presse grecque Ana, le président de l’Union des armateurs grecs Theodore Veniamis a réagi ainsi, dans un communiqué, à de récentes déclarations de M. Schäuble reprochant à la Grèce de ne pas avoir augmenté la taxation des armateurs pour contribuer à sa sortie de crise.
Le ministre allemand a lancé « cette attaque injustifiée » en « ignorant avec insistance le statut particulièrement favorable qui régit la marine allemande », a relevé M. Veniamis.
« Cela pose la question de savoir si sa motivation ne réside pas dans l’échec de la politique allemande à soutenir l’armement allemand », ajoute l’armateur grec.
« Si le but de ses déclarations est de torpiller les liens étroits entre l’armement grec et le pays, cela prouve qu’il ne veut pas voir la Grèce sur le chemin de la croissance », poursuit le communiqué.
M. Veniamis y juge aussi que la position allemande affaiblit la compétitivité de l’armement maritime européen face aux concurrents notamment asiatiques, alors que les armateurs grecs contrôlent la première flotte mondiale et « 50% de la flotte européenne ».
Cette passe d’armes intervient au moment où la Grèce tente d’arracher à ses créanciers européens un engagement pour l’allègement de sa dette, auquel M. Schäuble s’oppose à l’approche des législatives allemandes de septembre.
La Commission européenne a pour sa part entrepris de vérifier si les privilèges fiscaux des armateurs grecs ne constituaient pas des aides d’Etat illégales.
M. Veniamis avait réagi il y a un an à cette intervention bruxelloise en mettant en garde contre un étalage de linge sale pour tout le secteur en Europe.
Une enquête « ouvrira la boîte de Pandore, pas pour la Grèce, mais pour d’autres pays », avait-il affirmé.
Il avait toutefois tenu à préciser que les armateurs grecs n’entendaient pas « balancer » les autres pays recourant à des « lois labyrinthiques et à des trucs » pour soutenir leur marine marchande.
La Commission avait à l’époque demandé à Athènes de mieux cibler l’application de la taxe forfaitaire, dite taxe au tonnage, dont bénéficie le secteur.
Ce régime, gravé dans la constitution grecque, consiste à imposer les entreprises du transport maritime en fonction du tonnage qu’elles exploitent, et non de leurs bénéfices.