Chaque printemps, ce poisson endémique de l’estuaire du fleuve Colorado se regroupe pour la saison des amours pendant laquelle les mâles émettent des sons très puissants, expliquent dans un communiqué publié mardi des chercheurs de l’Institut des sciences marines de l’Université du Texas.
Quand les mâles commencent à appeler pour attirer les femelles, le son est « assourdissant », assurent les scientifiques. Il peut dépasser les 190 décibels: « C’est plus bruyant qu’un concert de rock, plus bruyant que de se tenir à un mètre d’une tronçonneuse », affirme Brad Erisman.
Ces sons et le fait de se regrouper dans un espace réduit – moins de 1% de leur habitat – rend cette espèce très vulnérable, les pêcheurs la repérant très facilement et concentrant leurs efforts sur une zone délimitée.
En trois semaines, un million de poissons peuvent être capturés.
L’état du stock de ce poisson – une donnée essentielle pour tenter de le préserver – est mal connu car l’acoupa du golfe évolue dans des eaux très sombres et les estimations disponibles sont basées sur des données très incomplètes.
Mais pour améliorer les connaissances sur cette espèce, les chercheurs de l’Université du Texas ont eu l’idée de se baser sur le volume de sons émis et, avec l’aide de modèles mathématique, ont établi qu’il y avait eu, au pic de la saison de reproduction, environ 1,5 million d’individus, représentant une masse de 2.000 tonnes.
Les scientifiques vont ainsi pouvoir suivre avec précision l’évolution du stock et recommander des mesures de protection si le déclin est trop marqué.
Cette technique consistant à se servir des sons émis pendant la période de reproduction pourrait être appliquée à d’autres poissons se regroupant pour se reproduire et émettant des sons pour attirer les femelles, tels les harengs, sardines, morues, bars ou esturgeons, indiquent les chercheurs.
Les sons émis par l’acoupa du golfe peuvent être écoutés sur le site suivant:
https://cns.utexas.edu/point/can-sound-save-a-fish.