Cet étroit bout de terrain à la frontière polono-lituanienne s’étend sur 60 à 100 km, entre l’enclave russe fortement militarisée de Kaliningrad et le Bélarus, un proche allié du Kremlin.
Selon des spécialistes, il pourrait s’agir du talon d’Achille sur le flanc oriental de l’Otan, son occupation éventuelle pouvant isoler les trois membres baltes de l’Alliance atlantique (Estonie, Lettonie et Lituanie).
Moscou a à plusieurs reprises estimé qu’une accumulation des forces de l’Otan dans la région, à la frontière russe, enfreignait l’équilibre des forces.
La présidente lituanienne Dalia Grybauskaite a souligné à l’AFP que l’exercice, qui consiste dans un transfert des forces alliées depuis la Pologne – via le passage de Suwalki – vers son pays, représentait « un message fort de capacité et de l’engagement de l’Otan à assurer la sécurité de la région ».
Le capitaine américain Jason Koontz, porte-parole des manoeuvres multinationales, a précisé à l’AFP, que « l’exercice de Suwalki a impliqué plus de 1.500 militaires américains, polonais, britanniques et lituaniens ».
Les manoeuvres de Suwalki ont fait partie des exercices annuels « Saber Strike » menés par les États-Unis en Pologne et dans les pays baltes. Cette année 11.300 soldats de 20 pays de l’Otan participent à ces exercices, du 28 mai au 24 juin.
Le ministre lituanien de la Défense Raimundas Karoblis a averti récemment que ces exercices pourraient servir de prétexte pour une accumulation agressive des forces russes sur le flanc oriental de l’Otan.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, et la présidente lituanienne, Mme Grybauskaite, doivent rendre visite ce mardi à Rukla (centre de la Lituanie) aux soldats de l’Otan participant à l’exercice baptisé Iron Wolf (« loup de fer »).
De son côté, Pékin a annoncé que les marines russe et chinoise conduiront des manoeuvres navales en mer Baltique fin juillet. Un destroyer chinois accompagné par deux autres bâtiments se dirige actuellement vers la zone, a révélé dimanche l’agence de presse officielle Chine nouvelle.
La Chine et la Russie organisent alternativement ces exercices tous les ans depuis 2012. Par le passé, des exercices navals sino-russes se sont également déroulés dans des zones sensibles, notamment l’an dernier en mer de Chine méridionale.