« Situation maîtrisée, coque intègre, pas de risque de pollution ni danger pour la navigation », a écrit sur twitter la préfecture maritime de la mer du Nord et de la Manche vers 11H00.
Vers 03H00 samedi, le tanker « Seafrontier », transportant 38.000 tonnes d’essence et qui mesure 183 mètres de long, avec à son bord 27 membres d’équipage et le « Huayan Endeavour », qui n’avait pas de cargaison et comptait 22 membres à bord, se sont heurtés sans faire de blessé, d’après un communiqué de la préfecture. Les deux navires battent tous deux pavillon Hong-Kong.
Les photos fournies par la préfecture maritime montrent d’impressionnants dégâts, notamment dans la partie arrière du « Seafrontier ». Le « Huyan Endeavour » a lui été en mesure de poursuivre sa navigation.
D’après un communiqué de la Maritime and Coastguard agency britannique, le « Huayan Endeavour » faisait route vers Lagos, au Nigeria, tandis que le « Seafrontier » devait lui rejoindre Puerto Barrios, au Guatemala. Les membres d’équipage des deux bateaux sont chinois et indiens, d’après la même source.
Selon un correspondant de l’AFP, l’accident a eu lieu sur une ligne entre Calais et Ramsgate (à l’est de Douvres).
— « plus de peur que de mal » —
« Plus de peur que de mal », a indiqué à l’AFP en fin de matinée la préfecture maritime. « La coque a gardé son intégralité, on ne connait pas les circonstances de l’accident, les conditions météorologiques n’étaient pourtant pas défavorables. Mais la zone où a eu lieu la collision est relativement étroite, avec beaucoup de passage », a-t-elle dit.
Le « Seafrontier » pourrait rejoindre un port français ou néerlandais pour être réparé, selon la même source.
Dans la matinée, Le MRCC de Douvres (secours britanniques), qui coordonne cette opération, avait engagé « deux vedettes de la Royal National Lifeboat Institution (RNLI) et deux hélicoptères du Maritime Crossguard Agency (MCA), afin d’établir un premier bilan », a précisé la préfecture.
Une équipe composée notamment d’un inspecteur de sécurité des navires de la Direction inter-régionale de la mer (DIRM) française a été hélitreuillée par hélicoptère sur le « Seafrontier » afin d’évaluer la situation.
Le Centre d’opérations maritimes (COM), basé à Cherbourg, a également mis en alerte à titre préventif le Bâtiment de soutien d’assistance et de dépollution (BSAD) Argonaute, stationné à Brest, avec à son bord une équipe du Centre d’expertises pratiques et de lutte antipollution (CEPPOL) de la Marine nationale.
Selon le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS), le détroit du Pas-de-Calais constitue « la voie maritime la plus fréquentée au monde, quotidiennement empruntée par plus de 400 navires commerciaux, soit un quart du trafic mondial, auxquels s’ajoutent des navires de pêche et de plaisance ». De nombreux navires empruntent ce détroit pour rejoindre notamment Rotterdam, un des principaux ports de commerce au monde.
En outre, la navigation maritime peut s’y révéler dangereuse en raison de son « caractère étroit, des bancs de sable changeants, d’une visibilité souvent réduite par la brume et de très forts courants de marées », note le Cross.