Cette conférence de presse sera l’occasion de préciser la solution retenue pour STX France, que le gouvernement a menacé de nationaliser temporairement, faute d’accord avec le groupe italien Fincantieri sur l’équilibre au sein du capital du groupe, a précisé à l’AFP l’entourage du ministre.
Bruno Le Maire a fait monter la pression mercredi sur les autorités italiennes en annonçant que Paris pourrait exercer son droit de préemption sur STX France si Fincantieri refusait un partage à parts égales, avec les actionnaires français, du constructeur naval.
« Nous souhaitons pouvoir maintenir un contrôle à 50-50 avec nos amis italiens sur l’avenir » des chantiers de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), « sur l’emploi, sur le développement du territoire », a déclaré sur franceinfo le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.
Mais « si jamais nos amis italiens refusent la proposition honnête qui leur est faite, l’État exercera son droit de préemption », en rachetant « les parts » que Fincantieri devait acquérir, a-t-il ajouté, alors que ce droit de préemption expire vendredi à minuit.
Jeudi matin, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a toutefois assuré que l’objectif n’était « pas de nationaliser STX », soulignant que la France était dans une « forme de négociation » avec les Italiens.
« On veut réaffirmer les intérêts de la France », a déclaré M. Castaner sur BFMTV et RMC. « STX fait partie des intérêts nationaux, à la fois pour les emplois qu’il représente » et « pour la particularité de ces chantiers qui ont un savoir-faire unique, donc dans une négociation avec les partenaires internationaux il est normal que l’Etat puisse hausser le ton », a-t-il expliqué.
L’ultimatum de Paris a été fraîchement accueilli mercredi par les autorités italiennes, qui ont dénoncé les revirements de la France dans ce dossier.
« L’Italie n’a aucune intention d’aller de l’avant si ces conditions ne sont pas là », a affirmé le ministre du Développement économique, Carlo Calenda. « Il n’y a aucune raison pour que Fincantieri renonce à la majorité et au contrôle » de STX, a renchéri son collègue des Finances, Pier Carlo Padoan.
Selon l’accord initial, le constructeur italien devait reprendre d’abord 48% du capital des chantiers et rester minoritaire pendant au moins huit ans, épaulé par l’investisseur italien Fondazione CR Trieste à hauteur d’environ 7%.
Mais le président Macron avait demandé, le 31 mai, que cet accord « soit revu » pour préserver les intérêts français.
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