En conséquence, le tribunal condamne le groupe norvégien à verser aux salariés, dont deux cadres, entre six et vingt mois de salaire en fonction de leur ancienneté.
Les licenciements avaient été justifiés par « un motif économique lié à des difficultés financières ».
L’année de la décision de fermeture de l’usine de Poullaouën, en 2013, le groupe norvégien avait annoncé 400 millions de profit et avait acquis le numéro un mondial de la transformation du saumon, la société polonaise Morpol. L’acquisition de cette dernière société avait été dissimulée aux élus du CCE.
Marine Harvest avait annoncé en juin 2013 la suppression de 400 postes à Poullaouën et à Chateaugiron (Ille-et-Vilaine). Les salariés de ce dernier site n’avaient pas contesté leur licenciement.
Une telle décision de la justice prudhomale « ne sera plus possible » avec la réforme du code du travail en cours d’adoption, a souligné Roger Potin, avocat des salariés, interrogé par l’AFP.
« L’appréciation du motif économique d’un licenciement s’effectuera désormais uniquement sur la France, même quand il s’agit d’un groupe mondial », a rappelé l’avocat. Jusqu’à présent, a-t-il poursuivi, cette appréciation se faisait en examinant la situation économique de l’ensemble d’un groupe industriel dans son périmètre géographique d’activité et pas seulement sur le territoire français.
L’année de la fermeture de Poullaouën, « les bénéfices de Marine Harvest ont été multipliés par quatre et les dividendes ont explosé », a indiqué Me Potin.
Coté à la Bourse d’Oslo, le groupe norvégien, plus gros producteur de saumon Atlantique d’élevage, emploie plus de 12.500 salariés dans une vingtaine de pays, selon son site internet.
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Marine Harvest