« Nous avons fait notre devoir (…) Maintenant la décision revient aux gouvernements. J’attends avec espoir et confiance la rencontre du 27 septembre entre (le chef du gouvernement italien Paolo) Gentiloni et (le président français Emmanuel) Macron », a déclaré M. Bono à Trieste (nord).
M. Gentiloni s’est dit pour sa part « confiant » que « des solutions soient trouvées », lors d’une conférence de presse à New York.
« Nous sommes en train de travailler et nous espérons parvenir à une solution bonne pour tous, en particulier dans une perspective européenne. Je crois que nous réussirons », a souligné de son côté le ministre du Développement économique, Carlo Calenda, à Rome.
M. Bono a martelé que Fincantieri était « une entreprise ayant une crédibilité dans le monde entier ». Il a ainsi rappelé qu’au-delà de la question de l’ampleur de sa participation dans STX France, les Français n’avaient « jamais dit ne pas vouloir de Fincantieri. Ils ont toujours dit qu’ils voulaient (de nous). Donc la crédibilité, l’entreprise l’a », a-t-il dit. « Le reste est politique », a-t-il ajouté devant des journalistes, en marge d’une assemblée de la Confindustria, le principal syndicat du patronat italien.
Il a réaffirmé que Fincantieri pouvait « avancer seule », sans STX. Mais « si nous devenons plus forts avec d’autres, nous aurons davantage de perspectives à l’avenir. Sinon cela sera plus dur », a-t-il jugé.
« Les dernières négociations se jouent entre gouvernements et je ne veux pas m’immiscer », a encore noté le patron de Fincantieri. « Naturellement nous espérons que les gouvernements décideront positivement ; autrement, nous accepterons les décisions des gouvernements et il restera le regret d’une occasion perdue ».
Le président de la Confindustria, Vincenzo Boccia, a demandé pour sa part aux Français de « la cohérence dans le fait d’être Européens », notant qu' »à moyen et long terme, (l’accord) serait de l’intérêt de l’Italie, de la France et de l’Europe ».
La crise entre Paris et Rome a éclaté avec la nationalisation « temporaire » fin juillet de STX France, pourtant promis à Fincantieri sous la présidence de François Hollande.
Son successeur Emmanuel Macron a décidé de rouvrir le dossier, estimant que l’accord n’était « pas suffisamment protecteur des intérêts industriels stratégiques français ». Révisant le pacte d’actionnaires, il a proposé à l’Italie un accord 50-50, ce que Rome a refusé, exigeant 51% pour Fincantieri.
Les deux capitales se sont donné jusqu’au 27 septembre, date d’un sommet à Lyon entre MM. Macron et Gentiloni, pour tenter de trouver une solution « réciproquement acceptable ».
Pour faciliter un accord, Paris a évoqué l’idée d’un grand pôle naval, civil et militaire, entre la France et l’Italie, ce à quoi le gouvernement italien s’est montré favorable.
cco/az
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