Selon le Premier ministre de la Dominique, Roosevelt Skerrit, toutes les localités de l’île ont subi l’impact de l’ouragan. « L’urgence c’est la livraison de denrées pour les sinistrés et des hélicoptères pour les acheminer », a-t-il répété à la presse.
Des images aériennes témoignaient de l’étendue des dégâts: toits métalliques de maisons et bâtiments bleus, verts ou rouges arrachés, forêts exsangues. Dans les rues, des voitures encastrées les unes dans les autres, des habits, bidons, planches de bois et autres débris recouverts de boue montraient la violence de l’ouragan sur son passage, ont constaté des photographes de l’AFP.
« J’ai voulu récupérer ma voiture et l’ouragan m’est tombé dessus », raconte Peterson, un habitant de Roseau, la capitale. « Je me suis réfugié dans une forêt. Je me suis endormi et l’eau de la rivière qui montait m’a réveillé. J’ai failli me noyer. Je me suis échappé par la fenêtre de la voiture et réfugié chez un voisin. »
« C’était vraiment terrible et dur, on ne pouvait pas sortir, même si on voulait sortir on ne pouvait pas », a raconté Déborah, martiniquaise qui s’est retrouvée coincée en Dominique après être venue rendre visite à sa mère. Leur maison est totalement détruite et elles ont trouvé refuge chez des voisins.
Un détachement de 68 pompiers français – de Martinique et de Guyane – est arrivé sur l’île, a indiqué jeudi sur place le secrétaire général de la préfecture de Martinique, Patrick Amoussou-Adéblé.
« Nous avons effectué des reconnaissances en hélicoptère pour évaluer les choses. Nous avons un navire de guerre de la Marine nationale qui est là » avec la possibilité de décharger du matériel et 40 tonnes d’eau pour les sinistrés, a-t-il précisé.
« Cette aide va bien sûr monter en puissance », a assuré le représentant français, qui était accompagné du président de la collectivité de Martinique, Alfred Marie-Jeanne, venu « exprimer la solidarité martiniquaise ».
M. Marie-Jeanne a souhaité que deux bateaux des pompiers de Martinique soient réquisitionnés pour porter secours aux sinistrés de la Dominique, qui compte 72.000 habitants et a été frappée de plein fouet par Maria au moment où l’ouragan était au plus fort de sa puissance, le 18 septembre.
L’île, située à proximité des départements français de la Martinique et de la Guadeloupe, est quasiment coupée du monde et certains villages ne sont accessibles que par la mer ou par hélicoptère.