STX/Fincantieri: Rome et Paris pensent parvenir « à un bon accord »

« Il me semble qu’il y a toutes les possibilités de conclure un bon accord » lors du sommet franco-italien prévu à Lyon mercredi, a affirmé lundi le ministre italien du Développement économique, Carlo Calenda, en marge d’un G7 Industrie à Turin.

L’Italie comprend « les préoccupations des Français concernant le transfert du savoir-faire et le maintien des postes de travail » mais a rendu « claires les lignes directrices qui ne peuvent être discutées », a ajouté M. Calenda.

Concernant des informations de presse sur un accord octroyant à Fincantieri, comme il le réclame, 51% de STX France, M. Calenda a déclaré: « j’en serai très content », mais « ce sont des indiscrétions ».

Côté français, la présidence a indiqué ne vouloir rien dévoiler avant la rencontre au sommet entre Emmanuel Macron et Paolo Gentiloni.

Mais l’Elysée s’est dit « très raisonnablement optimiste sur le fait qu’il y aura un accord qui conviendra aux deux parties, qui sera équilibré ». « Je crois qu’une solution pourra être trouvée », a précisé cette source, sans détailler la répartition future du capital.

« Nous progressons dans la bonne direction », a confirmé le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, lundi soir en marge d’une inauguration.

« Les intérêts stratégiques de l’Etat, des salariés, des savoir-faire seront en tout état de cause préservés », a-t-il souligné. « Si nous parvenons à un accord mercredi, c’est que les lignes rouges de chacun auront été respectées ».

Dans une interview lundi au journal La Stampa, Carlo Calenda estime, lui aussi, qu’il y a « les conditions pour parvenir à un accord, qui devra tenir compte tant des préoccupations des Français sur l’exportation du savoir-faire que des nôtres concernant la nécessité d’avoir un contrôle effectif pour faire fonctionner le groupe ».

A la question « les 51% de STX à l’Italie sont-ils intouchables? », M. Calenda répond: « ils le sont ».

– Grand pôle naval –

La semaine passée, le quotidien La Repubblica affirmait que Paris n’était plus opposé à l’idée de donner la majorité de STX France à Fincantieri.

« Les 51% ne sont plus tabous pour nous. Nous rendrons les Italiens heureux et nous le serons nous aussi », a indiqué une source anonyme à l’intérieur du gouvernement français et proche du dossier, citée par le journal.

Selon Repubblica, « la solution identifiée prévoit des pouvoirs renforcés et des garanties dans le conseil d’administration et en matière de stratégie pour l’actionnaire français ».

La crise entre Paris et Rome a éclaté avec la nationalisation « temporaire » fin juillet de STX France, pourtant promis sous la présidence de François Hollande à Fincantieri, un groupe contrôlé par l’Etat italien.

Son successeur, Emmanuel Macron, a rouvert le dossier, estimant que l’accord n’était « pas suffisamment protecteur des intérêts industriels stratégiques français ».

Le chantier naval de Saint-Nazaire où sont produits des paquebots de croisières et des frégates militaires, emploie directement 2.600 salariés et fait travailler environ 5.000 personnes, via des sous-traitants.

Révisant le pacte d’actionnaires (à 55% pour les Italiens, 45% pour les Français), M. Macron a proposé à l’Italie un accord 50-50, ce que Rome a refusé.

Pour faciliter un compromis, Paris a évoqué l’idée d’un grand pôle naval, civil et militaire, entre la France et l’Italie, ce à quoi le gouvernement italien s’est montré favorable.

Dans son interview à La Stampa, M. Calenda a jugé possible de parvenir « dans un délai plutôt serré à un accord paritaire entre Fincantieri et Naval Group (ex DCNS). Nous voulons une alliance européenne très importante mais faite avec toutes les garanties », ajoute-t-il.

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