Cette décision intervient après la mise en examen en novembre de tous ses dirigeants pour corruption et escroquerie, a indiqué l’administratrice judiciaire de la société, Nathalie Thomas.
« La poursuite de l’activité est autorisée pour une durée de six mois » et « l’ensemble du personnel au côté du nouveau directeur opérationnel et de l’administrateur judiciaire sont mobilisés pour sauver cette entreprise », a-t-elle commenté.
Le redressement judiciaire permet de geler le passif de l’entreprise. Selon l’administratrice judiciaire, la trésorerie permettra d’effectuer les livraisons de produits de la mer prévues pour les fêtes de fin d’année.
La société soudoyait des chefs de rayons de grandes surfaces ou des chefs de cuisine pour étoffer son réseau de clientèle, et de nombreuses ventes se faisaient en espèces, ont reconnu lundi deux dirigeants dans un entretien à Nice-Matin.
Onze personnes ont été mises en examen au total dans cette affaire. Des perquisitions ont aussi conduit à la découverte de plus d’un million d’euros en espèces.
La société créée il y a 40 ans se présente sur son site internet comme le « leader sur la région PACA de la distribution de poissons frais et de crustacés vivants » et le numéro deux en France pour les crustacés.
La société a son siège sur l’immense marché des grossistes de Nice, dispose de deux poissonneries à Cannes, ainsi que d’une filiale en Italie. Elle est également active au marché de Rungis en région parisienne.
En 2011 elle avait dégagé un bénéfice net de près de 300.000 euros pour un chiffre d’affaires de 34 millions d’euros. Elle compte une cinquantaine d’employés.
L’avocat du fondateur de la société a dénoncé vendredi le fait que les cinq banques de la société aient signifié sans préavis l’arrêt brutal de leurs lignes de crédit. Me Alexandre Meyronet souhaite que ces banques soient assignées en référé.
Il évoque aussi ses craintes de voir la société cédée à un concurrent local à l’issue de sa période d’observation de six mois.
L’affaire se déroule dans un contexte très tendu entre le fondateur Georges Leroy et son petit-fils directeur général Pascal Blanc d’un côté, et le pdg Jean-Marc Le Pape de l’autre. Ce dernier a créé une société aux Bahamas pour pêcher et conditionner les queues de langoustes, société qui est l’un des fournisseurs de Mareyeurs du Sud-Est.
Tous ces dirigeants ont interdiction de gérer la société.