Monaco: les yachts font le show, les marchands de sécurité en embuscade

L’édition 2017 de la manifestation, la plus importante du secteur avec celle de Miami en Floride, accueille pour la première fois cette année des solutions de sécurité conçues initialement pour des militaires, à côté des quelque 580 autres prestataires, fabricants, designers d’intérieur, courtiers, etc., venus se disputer une part du fabuleux marché des yachts.

Le superyacht le plus cher négocié l’an dernier, construit près de Brême en Allemagne, a coûté 155 millions d’euros et la valeur des 125 bateaux amarrés ou mouillant en Principauté (dont 45 flambant neufs) pour ce 27e Monaco Yacht Show atteint environ 3,3 milliards d’euros, selon les organisateurs.

A ce tarif, la sécurité est inévitablement une préoccupation.

« Généralement les yachts n’évoluent pas dans les zones de grande piraterie (pour les très longues distances, ils sont le plus souvent chargés dans les cales de gros conteneurs, ndlr) mais il peut y avoir de l’espionnage car la convoitise est très forte », expose Alexandre Bayeux qui vend avec sa société adossée au groupe français de défense Thalès, Aturys, des solutions pour sécuriser les communications, à terre comme en mer.

« Sur les gros yachts, souvent le business continue, on signe des contrats et quand on se fait pirater, on ne porte pas plainte pour ne pas voir la police venir fouiller sur son yacht », dit-il.

Serveurs sécurisés (Wooxo), données financières protégées (KeeSystem), drônes de détection résistants dans la tempête (Aeraccess): l’arsenal des solutions est vaste et les assureurs ne sont pas en reste.

« Le but est aussi la sensibilisation des équipages », souligne Grégoire Germain, directeur de l’offre cyberdéfense chez Thalès.

Quant au risque que ce matériel sensible ou de la techologie militaire tombe entre de mauvaises mains, narcotrafiquants ou mafieux, tous assurent qu’il est nul.

« On est très prudent sur les gens à qui l’on vend. On tient un registre, on le communique aux autorités, et c’est du matériel adapté. La version militaire est plus puissante », affirme Rick Wildschut de Photonis. Ce fabricant de lunettes nocturnes réalise 80% de ses ventes dans la défense et les 20% restants dans les microscopes à usage scientifique.

Certaines optiques en démonstration à Monaco se montent sur une arme. « Le plus important pour nous, c’est que dans l’industrie des superyachts il y a un potentiel de gens prêts à dépenser pour leur sécurité », ajoute-t-il.

Le Monaco Yacht Show attend 34.000 visiteurs cette année. La taille moyenne des bateaux exposés est de 48 mètres, et le plus long en mesure 110.

clr/mdm/aro

NAVAL GROUP

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