Dans un discours qu’il doit prononcer lundi et dont le contenu a été rendu public à l’avance par le ministère de la Défense, le général Nick Carter déclare que la Russie développe une stratégie armée de plus en plus agressive et qu’elle a par ailleurs démontré en Syrie sa capacité à utiliser des missiles à longue portée de haute technologie.
Il affirme de plus que des manoeuvres militaires effectuées l’année dernière par la Russie étaient des attaques simulées contre l’Europe du Nord, de Kaliningrad à la Lituanie.
« Il faut réagir à ces menaces maintenant, nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre sans rien faire », doit déclarer le général Carter dans son discours devant le Royal United Services Institute (RUSI), un centre d’analyses britannique spécialisé dans les questions de défense et de sécurité et basé à Londres.
« Notre capacité à préempter les menaces ou à y réagir sera diminuée si nous ne nous maintenons pas au niveau de nos adversaires », plaide le chef de l’état-major général. « Nous devons prêter attention à ce qui se passe autour de nous ou bien notre capacité d’action sera massivement réduite ».
« La rapidité de la prise de décision, la rapidité de déploiement et des capacités modernes sont essentielles si nous voulons avoir une dissuasion réaliste », ajoute-t-il.
Selon le RUSI, ces déclarations font partie d’un discours portant sur « les menaces de plus en plus réelles qui constituent un risque » pour le Royaume-Uni.
Elles interviennent après des années d’austérité budgétaire qui ont sérieusement affecté les forces armées britanniques.
Selon des informations de presse, le ministre de la Défense Gavin Williamson appelle à un accroissement du budget des forces armées. Les déclarations très directes du général Carter devraient renforcer la pression sur le ministre des Finances Philip Hammond.
Du côté de Downing Street, un porte-parole de la Première ministre Theresa May a assuré lundi devant la presse que les « menaces » évoquées par Nick Carter avaient été intégrées dans une réflexion en cours sur la politique de défense.
Le Royaume-Uni, a-t-il ajouté, est « en position de force, avec un budget de défense de 36 milliards de livres (environ 41 milliards d’euros, ndlr), qui atteindra près de 40 milliards d’ici 2020-2021. C’est le plus grand budget de défense de l’Europe, le deuxième de l’OTAN et le cinquième du monde ».
Les efforts budgétaires permettront « de financer de nouvelles capacités », a-t-il renchéri, citant de « nouveaux porte-avions, sous-marins, véhicules blindés et avions ».