L’initiative cherche notamment à étouffer le flux de biens et de matériaux essentiels à l’économie nord-coréenne comme le pétrole, l’électronique et les métaux et à freiner le développement des armes nucléaires qui menacent la région.
« Conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, le gouvernement américain cible les acteurs illicites en Chine, en Russie et ailleurs qui travaillent pour le compte des réseaux financiers nord-coréens, et demande leur expulsion des territoires où ils résident », a affirmé Steven Mnuchin, le secrétaire au Trésor.
Il a ajouté que les sanctions, mesures de rétorsion contre le programme nucléaire de Pyongyang, touchaient aussi « des compagnies pétrolières, maritimes et commerciales qui continuent à fournir une bouée de sauvetage à la Corée du Nord pour alimenter les ambitions nucléaires et les activités déstabilisatrices de ce régime ».
Les sanctions, qui gèlent les avoirs des entités et individus mis sur la liste noire et interdisent à tout Américain de commercer avec eux, touchent neuf compagnies, dont deux sociétés d’exportations chinoises.
Chengxing Trading Co basée à Pékin et Dandong Jinxiang Trade Co sont accusées d’avoir livré pour 68 millions de dollars de marchandises à la Corée du Nord, dont des tonnes de métaux de haute qualité, et d’en avoir importé pour 19 millions de dollars entre 2013 et 2017.
Seize individus essentiellement nord-coréens mais certains établis en Chine et en Russie sont aussi mis à l’index ainsi que plusieurs compagnies maritimes nord-coréennes et six cargos, dont un pétrolier.
Parmi les ressortissants sanctionnés figurent sept représentants du conglomérat gouvernemental nord-coréen Ryonbong présents dans plusieurs villes chinoises. Quatre autres responsables financiers, basés à Shenyang en Chine pour la banque Daesong, sont ajoutés sur la liste noire.
Un vice-consul de Pyongyang établi dans le port russe de Nakhodka ainsi que deux représentants du groupe industriel Ryonbong, basés à Vladivostok en Russie et en Abkhazie, font également l’objet de sanctions de même que le ministère nord-coréen du pétrole.
Ces mesures ciblées montrent que l’administration américaine est de plus en plus focalisée sur la lutte contre la contrebande qui se poursuit depuis la Corée du Nord malgré les sanctions de l’ONU.
La semaine dernière à Vancouver, le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson a insisté sur la nécessité de renforcer « l’interdiction maritime afin de déjouer les transferts de navire à navire », une tactique reprochée aux Nord-Coréens pour échapper aux contrôles et s’approvisionner en denrées soumises à un embargo.
Il a aussi accusé la Russie d’aider la Corée du Nord à contourner certaines sanctions internationales en l’approvisionnant notamment en carburant « mais peut-être aussi autre chose ».