Le projet a débuté en 2009, quand le groupe français DCNS a remporté un contrat de 6,7 milliards d’euros, prévoyant notamment des transferts de technologie.
Nommé Riachuelo, le premier sous-marin conventionnel de type Scorpene a vu les différentes sections de sa coque assemblées mardi matin, lors d’une cérémonie officielle en présence du président brésilien Michel Temer et de plusieurs ministres.
Le chef de l’Etat a actionné un gros bouton rouge lumineux, une sirène a retenti et l’énorme engin de 71 mètres de long et près de 2.000 tonnes a pris forme.
Cet assemblage donne le coup d’envoi de la phase finale de construction. La première mise à l’eau doit avoir lieu d’ici la fin de l’année et le sous-marin pourrait être livré en 2020.
« Nous écrivons un nouveau chapitre de souveraineté, c’est un élément-clé de notre stratégie de développement et une injection d’optimisme pour Rio et le Brésil », a affirmé M. Temer, citant notamment les 16.000 emplois directs et indirects créés grâce à ce projet.
Le président faisait allusion à la grave crise financière mais aussi à la flambée de la violence qui secoue l’Etat de Rio et qui l’a poussé à confier à l’armée le commandement de ses forces de sécurité.
La construction des nouveaux sous-marins vise à assurer la protection des 8.500 kilomètres de côtes du Brésil et de ses gisements de pétrole situés en eaux très profondes.
« Environ 90% de nos réserves de pétrole se trouvent dans la mer. Nous avons besoin de moyens de dissuasion et il s’agit d’un instrument fondamental pour notre développement », a déclaré le ministre de la Défense Raul Jungmann lors de la cérémonie.
L’avancement du programme a été freiné par des restrictions budgétaires d’un pays qui sort de deux ans d’une grave récession.
En ce qui concerne le sous-marin nucléaire, qui ne prévoit pas de transfert de technologie française, la mise à l’eau devrait avoir lieu courant 2028, cinq ans au-delà des prévisions initiales.
Le projet a également été secoué par un scandale, une des entreprises en charge de la construction du chantier naval d’Itaguai, Odebrecht, étant au coeur d’un vaste scandale de corruption.