Un tribunal d’Edirne (nord-ouest de la Turquie) a ordonné le maintien en détention de ces deux militaires grecs, invoquant notamment un « risque » de fuite s’ils étaient relâchés, a rapporté l’agence de presse étatique Anadolu.
Cette décision survient alors que les présidents de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et du Conseil européen Donald Tusk ont abordé cette affaire avec le chef de l’Etat turc Recep Tayyip Erdogan lors d’un sommet en Bulgarie lundi soir.
La justice turque avait déjà rejeté une première demande de libération des deux militaires le 5 mars.
Les deux militaires grecs ont été placés en détention préventive début mars après avoir été interpellés du côté turc de la frontière dans une « zone militaire interdite », selon les autorités turques.
Les deux soldats soutiennent qu’ils sont entrés en Turquie par erreur lors d’une patrouille à la frontière par mauvais temps, mais la justice turque les soupçonne de « tentative d’espionnage ».
Cette affaire a contribué à tendre davantage les rapports entre la Grèce et la Turquie, deux alliées au sein de l’Otan aux relations historiquement délicates, régulièrement secouées par des spasmes.
Ces derniers mois, la Turquie et la Grèce ont eu de vifs échanges au sujet du refus de la justice grecque d’extrader huit officiers turcs qu’Ankara accuse d’avoir pris part à la tentative de putsch de juillet 2016.
En outre, plusieurs incidents se sont produits ces dernières semaines en mer Egée, où un patrouilleur turc a notamment percuté un navire grec, faisant monter la tension dans cette zone aux frontières disputées.