Pour la seule journée de vendredi, sept opérations distinctes ont permis de secourir 1.050 personnes qui naviguaient à bord d’embarcations de fortune.
Les ONG allemandes Sea-Watch et Sea-Eye ont ainsi raconté avoir secouru environ 450 personnes vendredi à bord de trois canots surchargés. Lors de l’intervention sur le troisième, l’arrivée d’une vedette libyenne a provoqué des tensions.
Certains migrants ont sauté à l’eau pour éviter d’être reconduits en Libye. Mais la vedette est restée à distance et tous les migrants ont été secourus par les deux ONG.
Ces dernières mois, les gardes-côtes libyens ont assumé la responsabilité d’un nombre croissant d’opérations de secours, reconduisant ensuite les migrants en Libye, au grand dam des défenseurs des droits de l’homme.
Mais pendant le mois de ramadan, les moyens des gardes-côtes libyens sont plus limités.
Jeudi, un navire militaire italien a secouru 69 migrants qui ont ensuite été transférés sur l’Aquarius, navire des ONG SOS Méditerranée et Médecins sans frontières, qui les a installés à bord mais continuait de patrouiller dans la zone des secours.
En outre, un navire militaire portugais engagé dans l’opération Triton de l’agence européenne Frontex a secouru 296 migrants jeudi entre la Libye et la Tunisie, et les a conduits vendredi à Pozzallo, dans le sud de la Sicile.
Ces arrivées s’ajoutent aux 10.800 enregistrées en Italie depuis le début de l’année, soit près de 80% de moins que sur la même période en 2017, grâce à des accords conclus par le gouvernement de centre gauche sortant avec les autorités et les milices libyennes.
Dans le même temps, les gardes-côtes libyens ont intercepté plus de 6.500 migrants, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui a aussi recensé 383 morts ou disparus depuis janvier au large de la Libye. Cela représente 2,8% des départs connus, contre une moyenne de 2,2% sur les trois dernières années.