Le personnel de l’Organisation internationale des migrations (OIM) a pu venir en aide aux rescapés, arrivés sur une plage du Yémen, et a signalé que « 46 migrants s’étaient noyés, 37 hommes et 9 femmes », a indiqué l’OIM dans un communiqué, précisant que 16 autres étaient portés disparus.
Le navire a chaviré en raison des hautes vagues alors qu’il approchait de sa destination à l’aube, mercredi.
Au moins 100 migrants – 83 hommes et 17 femmes – avaient été « entassés » sur ce bateau d’un contrebandier, ayant quitté le port de Bossaso (nord), en Somalie, le 5 juin, a détaillé l’OIM. L’agence précise que d’après ses informations ces migrants étaient tous des Ethiopiens.
« Les survivants ont dit que les passagers qui n’avaient pas de gilets de sauvetage dans le bateau du contrebandier ont commencé à paniquer à l’arrivée des hautes vagues », a expliqué l’OIM.
« Au fur et à mesure que le bateau prenait l’eau, ils ont été projetés tête baissée dans la mer agitée », a ajouté l’agence de l’ONU.
Un porte-parole de l’OIM à Genève, Leonard Doyle, a déclaré à l’AFP qu’il était « criminel » d’entasser des migrants dans un bateau, sans gilets de sauvetage.
Les rescapés ont reçu une assistance médicale, de la nourriture et un soutien psychosocial de l’OIM, tandis que le CICR et le Croissant-Rouge du Yémen ont assuré l’inhumation des défunts.
« La tragédie migratoire honteuse du golfe d’Aden est une tragédie qui est cachée à la vue de tous », a déclaré Mohammed Abdiker, directeur du Département des opérations et des situations d’urgence de l’OIM, cité dans le communiqué.
Quelque 7.000 migrants entrent au Yémen chaque mois et quelque 100.000 migrants, principalement de la Corne de l’Afrique, ont fui en 2017 leurs pays pour arriver au Yémen malgré la guerre et la crise humanitaire qui ravagent ce pays, selon l’OIM.
Fuyant la violence et la pauvreté dans la Corne de l’Afrique, notamment en Erythrée, en Somalie et en Ethiopie, ces migrants espèrent atteindre les pays arabes du Golfe plus prospères, et sont à la merci des contrebandiers, a expliqué l’organisation.
Une fois au Yémen, où quelque 10.000 personnes ont été tuées en trois ans de guerre entre les forces progouvernementales et les rebelles Houthis, les plus chanceux trouvent un travail clandestin, selon l’OIM.
Les moins fortunés sont exposés aux mauvais traitements, aux abus sexuels et à la violence.
L’organisation Human Rights Watch a publié en avril un rapport affirmant que des employés du gouvernement yéménite ont « torturé, violé et exécuté » des migrants et demandeurs d’asile dans le centre de détention pour migrants de Buraika, dans la province d’Aden, dans le sud du Yémen.