Lors d’une réunion à huis clos avec les quinze membres du Conseil de sécurité, l’émissaire a indiqué que « toutes les parties étaient engagées » en faveur d’une relance d’un dialogue politique, ont rapporté à l’AFP des diplomates ayant requis l’anonymat.
« En conséquence, il a l’intention de reprendre des négociations très bientôt, idéalement avec un premier round en juillet », a précisé l’une de ces sources.
Les négociations entre le gouvernement yéménite, réfugié dans le sud du pays, et les rebelles Houthis qui contrôlent notamment la capitale Sanaa, sont interrompues depuis deux ans.
« La solution politique reste le seul moyen » de mettre un terme au conflit, a souligné devant des médias l’ambassadeur russe adjoint à l’ONU Dimitri Polyanski, dont le pays préside en juin le Conseil de sécurité. Il a refusé tout détail sur le cadre des futures négociations de paix.
Selon un diplomate s’exprimant sous couvert d’anonymat, les négociations se tiendraient « dans le respect de la souveraineté et de l’indépendance » du Yémen, avec « un engagement des parties à maintenir des relations cordiales » et à refuser que « le territoire yéménite soit utilisé pour des attaques ».
« La société civile » serait mise à contribution, avec « au moins 30% de représentativité des femmes » dans les discussions et dans un futur gouvernement, a poursuivi cette source.
Les négociations viseraient à « établir une transition politique basée sur la souveraineté » du Yémen. Des « arrangements de sécurité » seraient aussi mis au point, avec également une « révision constitutionnelle », l’élaboration d’un processus électoral et l’organisation d’une « réconciliation nationale », selon la même source.
« Un conseil national militaire serait également établi » avec, en « première étape, un redéploiement des groupes armés », a précisé ce diplomate.
Il y a actuellement des « opportunités » pour obtenir des concessions, a aussi estimé M. Griffiths, tout en reconnaissant la difficulté provoquée par les combats dans le port de Hodeida, cible d’une offensive depuis le 13 juin de la coalition anti-rebelles dirigée par l’Arabie saoudite afin d’en chasser les Houthis.
Environ « 5.200 familles » ont quitté leur maison, en majorité dans des quartiers au sud de la ville, a indiqué lors de son point-presse quotidien le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.
Quelque 600.000 personnes résident dans cette cité portuaire. Hodeida, où des « combats acharnés se sont poursuivis lundi », selon le porte-parole, est une ville cruciale dans le pays pour les importations alimentaires et l’aide humanitaire.
Selon des sources onusiennes, les déplacements de population se font jusqu’à présent entre des quartiers de la ville.
« L’impact humanitaire des combats à Hodeida reste limité car la grande bataille n’a pas encore commencé », a précisé au Conseil de sécurité le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, cité par un diplomate.
Pour le Conseil de sécurité, il est fondamental que le port de Hodeida, qui « continue de fonctionner », reste « ouvert » notamment pour l’acheminement de l’aide humanitaire, a précisé M. Polyanski.
Hodeida est sous l’emprise des rebelles Houthis depuis 2014. En un peu plus de trois ans, la guerre a fait près de 10.000 morts.
La coalition militaire internationale est intervenue au Yémen en mars 2015 pour aider le pouvoir à stopper la progression des Houthis après la chute de vastes régions. L’Arabie saoudite sunnite a justifié son engagement militaire par une volonté de stopper « l’influence » dans la région de l’Iran chiite, soutien des Houthis.