M. Griffiths, qui n’a pas fait de déclaration à son arrivée, doit rencontrer au cours de sa visite de trois jours les dirigeants Houthis, qui tiennent la capitale yéménite ainsi que Hodeida et son port, dans l’ouest.
« L’émissaire de l’ONU doit (…) s’asseoir avec la milice (les rebelles Houthis) pour tenter de trouver une solution politique et établir un cadre général pour les négociations », a déclaré le colonel saoudien Turki al-Maliki, porte-parole de la coalition qui intervient depuis 2015 sous la conduite de l’Arabie saoudite, avec les Emirats arabes unis notamment, contre les rebelles au Yémen.
« Les Houthis n’ont pas encore changé leur position », a-t-il ajouté.
Soutenues par la coalition, les forces progouvernementales ont lancé le 13 juin une offensive visant à prendre la ville stratégique de Hodeida.
Les Emirats, impliqués dans l’opération aux côtés de ces forces, ont officialisé dimanche une pause dans l’offensive afin de donner une chance à la médiation de M. Griffiths.
Ils ont cependant réaffirmé qu’ils voulaient un retrait inconditionnel des insurgés de la ville et du port.
L’émissaire de l’ONU a déjà séjourné à Sanaa du 17 au 19 juin, après l’intensification de l’offensive sur Hodeida.
Il s’est ensuite rendu à Aden, la grande ville du sud du pays, pour rencontrer le président Abd Rabbo Mansour Hadi, dont le gouvernement a insisté sur un retrait des rebelles de toute la province de Hodeida.
Il a également rencontré jeudi dernier le négociateur rebelle Mohammed Abdessalam dans le sultanat d’Oman, selon la radio des Nations unies.
La ville portuaire de Hodeida, sur les rives de la mer Rouge, est stratégique pour les importations du pays en produits alimentaires et pour l’acheminement de l’aide humanitaire internationale.
Ravagé par la guerre, le Yémen, un pays pauvre de la péninsule arabique, dépend des importations pour 90% de ses besoins en nourriture, et 70% de celles-ci passent par Hodeida.
Depuis l’intervention en mars 2015 d’une coalition sous commandement saoudien, le conflit au Yémen a fait près de 10.000 morts et provoqué « la pire crise humanitaire au monde », avec des millions de personnes au bord de la famine, selon l’ONU.