« Cet accord permet de partager le risque financier du coût d’exploitation », a indiqué Jean-Yves Saussol, directeur général de La Ciotat Shipyards, au cours du Monaco Yacht Show.
La construction de la plate-forme destinée à mettre à sec, au moyen d’un ascenseur de 4.000 tonnes, des méga-yachts, devrait commencer fin 2019 et se terminer fin 2021. Elle sera en mesure d’accueillir simultanément huit navires.
Le coût de la construction est de 64 millions d’euros, a indiqué M. Saussol. Une partie sera financée par l’emprunt, une autre par fonds propres et une « grande partie », sans plus de précision, sera prise à sa charge, par le biais d’un droit d’entrée au moment des travaux, par MB 92. Cette société paiera également une redevance annuelle et le coût des opérations de levage.
En échange, il lui sera concédé une partie de la plate-forme pour ses propres opérations de « refit » (ou maintenance) de yachts géants. Une partie de la plate-forme, sous gestion publique, restera réservée à La Ciotat Shipyards.
« C’est une étape importante sur le chemin de la réindustralisation de La Ciotat », s’est félicité Patrick Boré, maire LR de La Ciotat, également président de La Ciotat Shipyards: « Cela fait 20 ans que l’on se bat pour recréer les emplois qu’on a perdus quand les chantiers navals ont fermé ».
Actuellement, La Ciotat regroupe un écosystème d’une trentaine d’entreprises spécialisées dans le yachting, pour 120 millions d’euros de chiffre d’affaires et 700 employés, selon des chiffres fournis par M. Boré.
Elle accueille chaque année une centaine de yachts de plus de 50 mètres pour des opérations de maintenance. Elle reçoit déjà des méga-yachts, dix-neuf l’an dernier, grâce à une cale sèche.
La Ciotat Shipyards est une société privée à capitaux publics, les quatre actionnaires étant le département des Bouches-du-Rhône, la métropole Aix-Marseille-Provence, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et la ville de La Ciotat. MB 92 est une société de droit espagnol dont l’actionnaire majoritaire est un conglomérat familial turc.
Cette annonce intervient quelques jours après l’officialisation d’un partenariat entre le port de Marseille-Fos et Monaco Marine pour construire à Marseille, à l’horizon 2022 et pour un coût de 77 millions d’euros, une plate-forme concurrente elle aussi dédiée aux méga-yachts.