« On pense qu’il y a un système un peu comme un hameçon et que plutôt que de tirer bêtement, on va regarder ce qu’on pourrait imaginer pour tirer intelligemment », a indiqué le préfet maritime, le vice-amiral Charles-Henri de la Faverie du Ché, lors d’une conférence de presse à Toulon.
Un vidéo sous-marine a permis de voir par en-dessous les deux coques encastrées, à l’endroit où l’éperon percuteur du roulier tunisien Ulysse affrété par la CTN a provoqué une brèche dans le porte-conteneurs chypriote, CLS Virginia, alors au mouillage.
Des experts de l’architecture navale, de la Marine et des Marins-pompiers sont sur place, ainsi que des plongeurs. Sept bâtiments sont engagés, avec deux cents personnes, sans compter les moyens aériens, plus cinquante personnes à la cellule de crise de Toulon.
Deux tentatives de désincarcération ont déjà été effectuées mais « de façon très mesurée car notre principale préoccupation était de ne pas créer un suraccident », selon le préfet maritime.
Il est notamment envisagé de faire baisser le Virginia de manière à changer sa gîte et faciliter la désincarcération de l’Ulysse dont le bulbe d’étrave s’est fiché à angle droit dans la coque du Virginia, « un accident inédit », selon le préfet.
Concernant la nappe de pollution, le préfet a estimé à 200 m3 – la fourchette haute de ce que les cuves du porte-conteneurs pouvaient contenir – le fuel de propulsion qui s’est répandu, une fuel « assez lourd et visqueux », a-t-il ajouté.
La nappe, qui s’étend désormais en cinq rubans sur 25 km de long et s’éloigne des côtes corses, est pompée par plusieurs navires, notamment italiens, depuis trois jours.
Le préfet maritime a indiqué qu’une vingtaine de personnes de l’équipage du Virginia restaient à bord, et quarante-cinq à bord de l’Ulysse. Seuls six Tunisiens ne faisant pas partie de l’équipage tunisien ont quitté le navire.
Le préfet s’est refusé à tout commentaire sur l’enquête ouverte par le parquet de Paris, l’accident ayant eu lieu dans les eaux internationales. Il a précisé que le porte-conteneurs chypriote était en droit de mouiller dans cette zone.
L’association de protection de l’environnement Robin des Bois avait dénoncé ce « mouillage incongru, pour une période indéterminée », un « stationnement gratuit et dangereux en haute mer ».