Une mission menée par la Comex, entreprise marseillaise spécialisée dans l’ingénierie des milieux extrêmes, s’achève mardi : elle doit aider à déterminer si les paysages et sites géologiques de la Réunion pourraient servir de lieux d’entraînement et de tests pour les chercheurs et l’industrie aérospatiale.
Dans la végétation luxuriante de l’île, les responsables de l’expédition ont transporté une lourde reproduction de combinaison spatiale, arrimée sur un brancard. Harnachés dans un scaphandre, à la lumière de lampes frontales, ils ont relevé des échantillons au fond d’un gouffre, la Caverne Gendarme…
« Nous avons l’habitude de travailler sur différents sites », explique à l’AFP Peter Weiss, responsable de la branche « Espace et innovation » de la Comex, qui a déjà testé ses combinaisons spatiales dans les Calanques de Marseille ou au fond d’une piscine.
Mais « les sites de La Réunion sont beaucoup plus étendus. Ils offrent un genre de formations géologiques qui a été trouvé sur Mars ou sur la Lune », ajoute ce responsable, qui travaille notamment avec l’Agence spatiale européenne.
Les « tunnels de lave », en particulier, intéressent les scientifiques : ils pourraient permettre de tester des habitats souterrains à installer dans les replis de la Lune, à l’abri des radiations spatiales dangereuses.
Aujourd’hui, « pour ce type de simulations, tout le petit monde des astronautes, des chercheurs ou des ingénieurs va aux Etats-Unis », dans l’Etat de l’Utah ou à Hawaï, poursuit M. Weiss, qui espère que La Réunion puisse offrir de nouvelles possibilités en la matière.