L’arrêté du 22 juillet 2015 validé par le tribunal administratif de Caen le 28 septembre 2016 « ne mentionne pas l’importance des dommages subis par les concessions conchylicoles qui serait de nature à justifier » l’autorisation, estime le président de la cour administrative d’appel (CAA) de Nantes, Alain Perez dans une décision dont le plaignant, l’association Manche nature, a envoyé une copie à la presse.
En outre, l’arrêté ne précise pas comment la préfète s’est assurée qu’il n’y avait pas de solution alternative, ni comment l’arrêté ne nuit pas au « maintien de l’espèce (les goélands argentés ndlr) dans un état de conservation favorable », déplore le juge.
Saisie par le comité régional de la conchyliculture, la préfète avait autorisé les agents de l’office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) à procéder entre le 1er août 2015 et le 30 septembre 2015, à des tirs létaux sur 80 goélands argentés de la zone conchylicole de Chausey, « en raison des dégâts qu’ils occasionnent sur cette zone ».
Sollicité pour savoir si la préfecture comptait saisir le Conseil d’État, le service de communication de la préfecture n’a pas donné suite dans l’immédiat.
« Le goéland argenté ne doit pas être un bouc émissaire en étant présenté comme responsable de tous les maux qui touchent la conchyliculture. Commençons par tout mettre en oeuvre pour retrouver une qualité écologique irréprochable du milieu naturel en luttant contre toutes les pollutions », a commenté Manche nature dans un communiqué.
Prisé des touristes, l’archipel de Chausey regroupe 52 îlots à marée haute. Il fait partie de la commune de Granville et se trouve au nord de la baie du Mont Saint Michel, à 17 km de la côté est du département de la Manche. La principale île mesure 7 km de long et 5 km de large. Une dizaine de personnes y vivent.