Euronaval, plus importante manifestation mondiale du secteur qui fête ses 50 ans cette année, sera aussi l’occasion de présenter un « Navire des métiers » pour tenter de répondre aux difficultés de la filière à recruter pour accompagner sa croissance.
Parmi les événements attendus lors du salon pourrait figurer une annonce autour du programme FlotLog de remplacement des ravitailleurs de la marine nationale.
Ce programme, qui porte sur quatre pétroliers ravitailleurs au total, représente un premier jalon dans le rapprochement engagé en septembre 2017 entre Naval Group et Fincantieri, qui devrait se traduire par la création d’une co-entreprise.
Ce rapprochement entre les champions français et italien a pour objectif de les renforcer face à la compétition internationale, notamment en provenance de Chine et de Russie. Symboliquement, ils auront pour la première fois leurs stands côte à côte.
Les Européens font « face à deux types de nouveaux acteurs », souligne le PDG de Naval Group, Hervé Guillou.
D’un côté, « les géants des Etats-puissance qui se construisent dans la lignée des programmes de ré-équipements de deux grands pays que sont la Chine et la Russie ». Selon lui, « ceux-là jouent sur les volumes, un soutien étatique extrêmement puissant à l’export ».
La deuxième catégorie est constituée de « nouveaux entrants plus commerciaux » en provenance de Corée du Sud, Singapour, Turquie, Ukraine.
Au total, l’industrie navale de défense représente 45 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans le monde.
Les sous-marins constituent le tiers du carnet de commandes mondial en plateformes navales militaires, en raison d’une demande nouvelle de pays de régions en tension, notamment en Asie du Sud-Est, et du besoin de renouvellement de flottes anciennes (en Pologne, Norvège, aux Pays-Bas ou encore en Australie, où Naval Group a été sélectionné il y a deux ans pour le remplacement de la flotte de submersibles de la marine).
– Améliorer l’attractivité auprès des jeunes –
En termes d’innovation, le salon sera l’occasion de découvrir, outre la généralisation de l’usage de drones dans la marine, les nouvelles applications de l’Intelligence artificielle, notamment dans la lutte anti sous-marine.
« Dans le monde entier, l’accroissement des tensions géopolitiques passe notamment par le domaine maritime », explique Alexis Morel, directeur des activités de lutte anti sous-marine de Thales, leader mondial des sonars.
« Les grandes marines occidentales, la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, sont de plus en plus sollicitées dans des opérations de lutte anti sous-marine », qui « est un sport où le second n’a pas de médaille. La rapidité d’exécution et la rapidité de l’alerte est essentielle », souligne-t-il.
Thales va notamment présenter un nouveau système acoustique intégré, baptisé BlueScan, basé sur l’analyse de grandes quantités de données (« big data ») et l’intelligence artificielle. Il équipera les frégates de taille intermédiaire (FTI) de la Marine nationale.
Le salon, où se rendront mardi le président de la République Emmanuel Macron et la ministre des Armées, Florence Parly, sera également l’occasion de séduire les jeunes alors que la filière recrute.
« Notre industrie doit améliorer son attractivité auprès des jeunes, mieux faire connaître nos 400 métiers et, souvent, changer leur image », estime Hervé Guillou. « C’est le but du Navire des Métiers. »
En France, la filière représente 42.000 emplois directs et un chiffre d’affaires annuel de 9,5 milliards d’euros. Celui-ci devrait dépasser les 12 milliards en 2020.
Le rendez-vous, sur un format ramassé de quatre jours, sera précédé lundi par un colloque international, organisée en partenariat avec la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS), autour des « grands sujets d’actualité et de prospective du naval de défense ».
Euronaval attend cette année plus de 470 exposants (+15%), dont 278 étrangers de 34 pays.
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