« Si l’Italie, qui est aux commandes, décide d’y mettre fin, ce sera sa décision », a-t-il averti. Rome demande de changer les règles qui imposent le débarquement des naufragés recueillis par les navires de l’opération Sophia dans des ports italiens.
« Soit les règles changent, soit il est mis fin à la mission », a affirmé mercredi le vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini sur son compte Twitter.
« Selon moi, l’opération Sophia est une réussite et elle doit continuer », a soutenu Dimitris Avramopoulos. « Mais la décision finale revient aux Etats membres », a-t-il insisté. « Pour l’instant aucune décision n’a été prise », a-t-il insisté.
« Soyons clairs, le retrait (de la frégate allemande) était prévu. L’Allemagne continue de participer à l’opération », a-t-il affirmé. « Rien ne dit qu’un navire (allemand) ne sera pas rendu disponible à l’avenir ».
« Le retrait de l’Augsburg (la frégate allemande, ndlr) était prévu pour le 6 février et la décision a été communiquée au commandant de la Force. Il appartient à l’Allemagne de décider et de communiquer sur l’utilisation de ses moyens », a expliqué à l’AFP une source européenne impliquée dans le dossier.
Trois navires militaires sont actuellement déployés dans la cadre de l’opération Sophia, dont le mandat a été prolongé en décembre jusqu’au 31 mars 2019: le Reina Sofia par l’Espagne, le Luigi Rizzo par l’Italie et l’Augsburg par l’Allemagne. La force est appuyée par des moyens aériens –hélicoptères et avions– mis à disposition par l’Espagne, l’Italie, la Pologne et le Luxembourg, indique le site internet de la mission.
L’Allemagne a indiqué ne pas prévoir le remplacement de l’Augsburg « pour l’instant » par le navire Berlin, envoyé participer à des manoeuvres de l’Otan en mer du Nord.
Mais l’armée allemande a maintenu ses personnels au QG de Sophia à Rome, a indiqué un porte-parole allemand.
« L’Allemagne attend de voir si un accord est trouvé pour prolonger le mandat de la mission après le 31 mars et dans ce cas, elle pourrait continuer à participer. Tout va dépendre du résultat des négociations », a expliqué à l’AFP un porte-parole du ministère allemand de la défense.
« L’opération Sophia semble en difficulté car en sous-équipement pour accomplir sa mission », a commenté l’ambassadeur de la Belgique à l’Otan Pascal Heyman sur son compte Twitter.
« L’Allemagne ne fournit plus de moyens navals à l’opération Sophia en Méditerranée. La Belgique a fait de même », a-t-il ajouté.
« Si quelqu’un se retire, ce ne sera certainement pas un problème pour l’Italie », a soutenu Matteo Salvini en accusant la mission Sophia d’avoir « pour mandat de débarquer tous les migrants secourus seulement en Italie ».
Créée en 2015 après un naufrage meurtrier, l’opération militaire Sophia, sous commandement italien, prévoit que tous les migrants secourus dans le cadre de cette mission soient débarqués dans un port italien.
Le service d’action extérieure de l’UE dirigé par l’Italienne Federica Mogherini doit soumettre début février une série d’options aux représentants des Etats membres.