Le pape s’exprimait au Vatican après la prière de l’Angélus, une heure avant de s’envoler pour les Emirats arabes unis, impliqués dans le conflit au Yémen. « Je lance un appel à toutes les parties intéressées et à la communauté internationale pour favoriser de manière urgente le respect des accords établis, assurer la distribution de la nourriture et travailler pour le bien de la population », a-t-il dit.
« Je suis avec grande préoccupation la crise humanitaire au Yémen. La population est épuisée par le long conflit et de très nombreux enfants souffrent de la faim, mais on ne réussit pas à accéder aux dépôts alimentaires », a-t-il déploré.
« Le cri de ces enfants et de leurs parents monte devant Dieu », a lancé le pape argentin invitant les fidèles à prier pour ce pays.
« Prions fort, car il y a des enfants qui ont faim, qui ont soif, n’ont pas de médicaments et sont en danger de mort », a-t-il ajouté, une phrase improvisée qui n’était pas dans son discours.
La guerre au Yémen oppose des forces progouvernementales, appuyées sur le terrain depuis 2015 par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, aux rebelles Houthis soutenus par l’Iran et qui contrôlent de vastes territoires, dont la capitale Sanaa.
Le conflit au Yémen a fait quelque 10.000 morts, en majorité des civils, et plus de 60.000 blessés depuis qu’une coalition militaire menée par Ryad est intervenue en mars 2015 pour soutenir le gouvernement, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Des groupes de défense des droits humains affirment que le nombre de morts est largement supérieur, certains citant un chiffre cinq fois plus élevé.
Le pape François doit avoir un entretien privé lundi avec le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, homme fort des Emirats.
Le souverain pontife pourrait discrètement évoquer avec lui la situation au Yémen voisin.