Les shebab ont revendiqué l’assassinat de Paul Anthony Formosa, qui dirigeait le port de Bossasso (nord-est) pour le compte de la société P&O Ports, une filiale du groupe émirati DP World.
M. Formosa a été abattu dans la matinée par un homme armé dans l’enceinte du port, a indiqué à l’AFP un responsable sécuritaire local, Mohamed Dahir. « Les forces de sécurité ont tué l’assaillant sur place », a-t-il précisé.
Le gouvernement émirati, qui détient P&O Ports, a confirmé sur Twitter « la mort d’un employé au port de Bossasso », et précisé que « trois autres employés (avaient) été blessés ».
« Les circonstances de cet incident font actuellement l’objet d’une enquête de la part de P&O ports et des autorités du Puntland, avec l’entière coopération de la compagnie », a-t-il ajouté.
Les shebab ont revendiqué l’assassinat, par le biais d’un communiqué de leur porte-parole Cheikh Abdiazis Abu-Musab. « Cette attaque fait partie d’un plan plus large ciblant les compagnies mercenaires qui pillent les ressources de la Somalie », indique le communiqué.
M. Formosa était le responsable du port depuis août 2017 selon son curriculum vitae posté sur son compte Linkedin.
Quelques mois auparavant, la filiale de DP World avait signé un contrat de concession de 30 ans pour la gestion et le développement du port, stratégiquement situé sur le golfe d’Aden, entre la mer Rouge et l’océan Indien, à plus de 1.300 km au nord de Mogadiscio.
DP World, qui exploite 78 ports dans plus de 40 pays, a accru son intérêt pour la Corne de l’Afrique, mais plusieurs de ses contrats dans la région ont suscité des polémiques.
Ainsi, un accord signé en 2016 entre DP World et les autorités de la République auto-proclamée du Somaliland, dans le nord somalien, pour la gestion et le développement du port de Berbera, a suscité la colère du gouvernement fédéral.
– ‘Tuer des innocents’ –
Mogadiscio estime en effet que cet accord donne du poids à la quête par le Somaliland d’une reconnaissance internationale. Le Somaliland s’est déclaré indépendant du reste de la Somalie en 1991, mais n’est officiellement reconnu par aucun pays.
Les shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont également revendiqué l’attentat à la voiture piégée dans la matinée contre un marché très fréquenté du sud de la capitale Mogadiscio, qui a fait au moins neuf morts selon la police.
« L’explosion a eu lieu près du centre commercial Mogadiscio et elle a causé morts et destruction. Neuf civils ont été confirmés morts et plusieurs autres sont blessés. Certaines de ces victimes ont été tuées dans l’effondrement d’un bâtiment causé par l’explosion », a indiqué un responsable de la police, Ahmed Moalin Ali.
« Les terroristes ont garé un véhicule bourré d’explosifs à proximité du centre commercial pour tuer des innocents », a-t-il ajouté.
Le marché visé, Hamarweyne, est situé à proximité des bâtiments de la municipalité de Mogadiscio, selon une autre source policière.
« J’ai vu les corps de quatre personnes recouverts des débris du bâtiment effondré et trois autres étendus dehors après avoir été soufflés par l’explosion », a raconté un témoin, Munira Abdukadir.
« Je n’étais pas loin du lieu de l’explosion. Mais j’ai eu de la chance de survivre, plusieurs personnes ont été blessées et certaines criaient avant l’arrivée des ambulances », a déclaré un autre témoin, Abdulahi Mohamed.
Chassés de Mogadiscio en 2011, les shebab ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils.
Ils ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 20.000 hommes de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom).
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