Le ministère des Transports britannique avait passé des contrats avec trois compagnies de ferry pour un montant de 107 millions de livres (120 millions d’euros) afin de limiter les perturbations dans les ports en cas de sortie sans accord le 29 mars, la date prévue pour le Brexit.
L’un de ces contrats avait été noué avec la société britannique Seaborne pour 13,8 millions de livres (15,3 millions d’euros) pour créer des liaisons supplémentaires avec le continent. Or Seaborne n’a jamais opéré le genre de services pour lequel elle a été sollicitée et n’a « ni navires ni historique commercial », avait souligné le conseiller local Paul Messenger (conservateur), sur la BBC.
L’exécutif britannique comptait alors y remédier via le concours d’une entreprise tierce, Arklow Shipping, basée en Irlande, mais celle-ci s’est retirée.
« Suite à la décision d’Arklow Shipping (…) de se retirer du contrat, il est devenu évident que Seaborne n’atteindrait pas ses objectifs contractuels. Nous avons donc décidé de mettre fin à notre accord », a déclaré un porte-parole du ministère du Transport. Le gouvernement, a-t-il ajouté, est en discussion avancée avec « plusieurs compagnies » pour remplacer Seaborne en cas de Brexit sans accord.
Déjà critiqué lors de l’annonce de ce contrat, le gouvernement affrontait samedi un nouvel orage.
« Comme nous l’avions prédit, le contrat Seaborne (…) a été annulé », a déclaré Andy McDonald, un responsable de l’opposition travailliste, appelant à la démission du ministre des Transports Chris Grayling. « Nous ne pouvons laisser ce ministre (…) continuer à humilier notre pays. Il doit partir », a-t-il insisté.
« C’est une nouvelle indication que le gouvernement n’a pas de plan dans le cas où le Royaume-Uni quitterait l’Union européenne sans accord », a estimé un autre cadre du Labour, Andrew Gwynne, sur la BBC.
« Fiasco », « cafouillage », a dénoncé de son côté Mick Cash, secrétaire général du syndicat RMT (Rail, Maritime and Transport), accusant le gouvernement d’avoir ignoré les mises en garde.
Le rejet massif en janvier par les députés britanniques de l’accord de divorce négocié avec Bruxelles a ouvert la possibilité d’un Brexit sans accord, qui pourrait entraîner des embouteillages monstres à proximité des ports en raison de la mise en place en urgence d’une multitude de contrôles douaniers et réglementaires.