Après des années de vif débat, le gouvernement de droite a autorisé la société Nussir à exploiter un gisement de cuivre à Kvalsund, près du point le plus septentrional du continent européen.
« Le projet minier renforcera les activités économiques dans le nord. Cela contribuera positivement au développement de la communauté locale avec de nouveaux emplois et de nouvelles compétences », a fait valoir le ministre du Commerce et de l’Industrie, Torbjørn Røe Isaksen.
Il s’agit d’une « grave violation des droits samis », ont réagi des représentants de cette population, autrefois appelée Lapons, opposée depuis le départ au projet qui empiéterait sur des aires de pâturage.
« Ce permis d’exploitation démontre une arrogance incroyable à l’égard des droits des éleveurs de rennes samis », a commenté Runar Myrnes Balto, à la tête de l’Association nationale des Samis norvégiens.
« Dans les faits, le gouvernement dit que même si les familles sont totalement dépendantes de ces espaces pour pouvoir pratiquer l’élevage de rennes, cela est sans aucune importance » quand il y a de tels investissements pour le développement, a-t-il ajouté dans un communiqué.
L’Association s’inquiète par ailleurs des conséquences sur les pêcheurs samis du dépôt de résidus miniers dans un fjord local, riche en saumons.
« C’est un des projets industriels les plus néfastes pour l’environnement de l’Histoire norvégienne », a aussi déploré Silje Ask Lundberg, la présidente de la branche norvégienne de l’ONG Amis de la Terre.
Selon elle, deux millions de tonnes de résidus de métaux lourds chaque année, soit l’équivalent de 17 cargaisons de poids lourds par heure, seront rejetées dans ces eaux, affectant de nombreuses autres populations de poissons comme le cabillaud, le colin, le flétan et le hareng.
Plusieurs formes d’actions de protestation ont été annoncées, y compris une campagne de désobéissance civile.