L’évêque Guedeon, 58 ans, un Russe qui avait également les passeports ukrainien et américain, a en outre été déchu de sa nationalité ukrainienne, ont précisé les services des migrations et les gardes-frontières ukrainiens.
Le dignitaire a déploré ces « pressions religieuses et politiques » dans une vidéo publiée sur sa page Facebook. « Tout cela est probablement dû à mon discours au Congrès » américain, a-t-l ajouté.
Mgr Guedeon a dénoncé le 5 février au Congrès « les discriminations » dont son Eglise se dit victime, selon le site internet de cette dernière.
Arrivé à Kiev mercredi à bord d’un avion parti de Francfort, il est reparti pour cette ville allemande jeudi matin, a déclaré le porte-parole des gardes-frontières Oleg Slobodian sur Facebook.
Il est interdit d’entrée en Ukraine pour « trois ans » en raison de ses « activités anti-ukrainiennes », a dit à l’AFP la porte-parole des services de sécurité ukrainiens (SBU) Olena Guitlianska, sans autres précisions.
Selon les services des migrations, l’évêque s’est rendu coupable d' »une violation de la loi » en fournissant des informations mensongères sur ses autres nationalités dans le dossier présenté en vue de l’obtention de son passeport ukrainien, qui a finalement été annulé en juin 2018.
Né à Odessa (sud de l’Ukraine), Mgr Guedeon avait d’abord servi dans l’Eglise orthodoxe russe en Russie et, dans les années 90, aux Etats-Unis où il a obtenu la nationalité américaine et a notamment été « aumônier militaire » sur un navire de guerre américain.
En 1999, il a été transféré dans l’Eglise orthodoxe ukrainienne dépendante du Patriarcat de Moscou et nommé prêtre, puis évêque à Kiev, selon le site internet de l’Eglise orthodoxe russe.
Sur fond de crise sans précédent avec la Russie depuis 2014, l’Ukraine s’est dotée en décembre d’une Eglise orthodoxe indépendante de son grand voisin, provoquant la colère de ce dernier.
L’Eglise dépendante de Moscou est vue d’un très mauvais oeil par les autorités prooccidentales ukrainiennes qui la considèrent comme une menace à la sécurité nationale. Pour sa part, cette formation accuse Kiev de pressions.