Dans un enregistrement audio de l’incident, obtenu par le journal Gibraltar Chronicle, on entend l’équipage à bord du bâtiment militaire espagnol ordonner aux bateaux de commerce de « quitter les eaux territoriales espagnoles ».
Pour Gibraltar, « cette action représente un défi » à sa souveraineté, ces eaux « continuant d’être britanniques selon le droit international ».
Le chef du gouvernement de Gibraltar, Fabian Picardo, a déclaré que l’incident relevait de « l’enfantillage » inacceptable n’ayant « d’autre but que de provoquer ».
Ces « actions ridicules » témoignent d' »un extraordinaire manque de professionnalisme de la part de l’armée espagnole, » a accusé Gibraltar.
C’est la dernière escarmouche diplomatique d’une longue série concernant le territoire de 6,8 km2, situé à l’extrémité sud de la péninsule ibérique, qui compte 33.000 habitants. Il avait été cédé par Madrid en 1713 à la couronne britannique mais l’Espagne en revendique depuis longtemps la souveraineté.
Dans un communiqué, le gouvernement de Gibraltar « condamne l’incursion de l’armée espagnole dans les eaux territoriales britanniques de Gibraltar » comme « une nouvelle provocation dénuée de sens et dépourvue d’effet, si ce n’est de générer un manque de confiance et une ambiance d’hostilité ne bénéficiant à personne ».
L’accord de divorce conclu entre Londres et Bruxelles, mais rejeté mi-janvier par les députés britanniques, comprend plusieurs dispositions concernant Gibraltar, une fois que le Royaume-Uni aura quitté l’Union européenne, le 29 mars prochain.
Lors du référendum britannique de 2016 sur le Brexit, 96% des habitants de Gibraltar s’étaient exprimés en faveur de l’appartenance au bloc européen, le score le plus élevé pour le maintien.
Les habitants du « Rocher » avaient rejeté l’idée d’une souveraineté partagée lors d’un référendum en 2002.